Maison Heinrich Heine
Photo: Florian Greb, CC BY-SA 3.0

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Uni_HH_Jubilaeumslogo_4c-982x1024.jpg.

Heinrich Heine passa la plupart de sa vie en France, à Paris. Attiré par la Révolution française où le peuple luttait pour ses droits et sa liberté, il quitta l’Allemagne et particulièrement Hambourg. Cependant, il garda un lien avec la ville allemande pendant toute sa vie, car son éditeur Julius Campe et sa chère mère y vivaient. Entre les deux villes, son cœur balançait, et il fit deux voyages en Allemagne pour voir ses proches. De ces impressions naquit le célèbre recueil Allemagne. Un conte d’hiver (Deutschland. Ein Wintermärchen).

Heinrich Heine était allemand de naissance et français de cœur. Il naquit le 13 décembre 1797 à Düsseldorf et mourut le 17 février 1856 à Paris. Sa vie durant, il fut un lien entre la France et l’Allemagne. Il passa son enfance en Allemagne et se rendit en 1816 à Hambourg chez son oncle Salomon, dans le but de faire carrière dans la banque. Son oncle devait l’aider à améliorer ses connaissances en négoce, mais comme Samson, son père qui n’avait jamais connu le succès de son frère Salomon, Heinrich n’était pas le plus doué pour les affaires. Salomon l’aida à établir sa propre affaire de tissu malgré le désintérêt du jeune homme. Toutefois, dès 1819, Harry Heine & Comp. dut déposer le bilan : Heinrich Heine consacrait en effet plus de temps à la poésie qu’au travail ! Mais décevoir les espoirs de son oncle ne suffisait pas au jeune Heinrich : il compliqua encore la situation familiale en tombant amoureux de sa cousine Amalie, fille de Salomon, qui ne partageait pas ses sentiments. Heinrich Heine exorcisa cette grande déception dans Le Livre des chants (Das Buch der Lieder). Son oncle devait quand même beaucoup l’aimer, car il le soutint financièrement jusqu’à sa mort, bien qu’il n’ait jamais compris son attrait pour la littérature.

La naissance de l’écrivain Heinrich Heine eut lieu à Hambourg. C’est là qu’il commença à publier ses premiers poèmes dans le magazine Hamburgs Wächter. Et Hambourg devait rester toute sa vie l’endroit de la publication de ses œuvres. Puisque son éditeur Julius Campe résidait à Hambourg, tout comme sa mère, il conserva ce lien avec Hambourg toute sa vie. Parce qu’au fond de son cœur, il se considérait comme Français, Paris était ce qui se rapprochait le plus de sa maison, même s’il ne se sentit jamais vraiment nulle part chez lui. C’est en 1830 qu’Heine entendit parler de la Révolution française, qui le fascina. Il décida alors de se rendre à Paris, notamment parce que ses œuvres étaient fort soumises à la censure et qu’il n’était pas bien accepté en Allemagne à cause de ses origines juives. Ainsi, il ne reçut pas la chaire de professeur pour laquelle il avait posé sa candidature. Même après sa conversion au christianisme, sa situation n’évolua pas. Il quitta donc l’Allemagne pour vivre à Paris où il se consacra non seulement à sa vie affective, mais aussi à l’analyse des situations politiques et sociales de la France comme de l’Allemagne. Il écrivit dans des journaux allemands et publia en 1832 le livre Particularités françaises (Französische Zustände). Durant toute sa vie, il s’impliqua par conséquent dans les relations franco-allemandes en s’initiant au romantisme et à la philosophie allemande en France et en parlant de la politique française en Allemagne, toujours épaulé par son éditeur Julius Campe. Ils avaient de très bonnes relations et c’est aussi pour le voir qu’Heinrich Heine voyagea en Allemagne en 1834 et 1844. Il rendit visite à Campe, à sa mère ainsi qu’à son oncle Salomon qui mourut peu de temps après. Le grand incendie de Hambourg de 1842 avait certes changé beaucoup la ville, mais il resta toujours attiré par la ville sur l’Elbe. Il put y respirer cet air frais qui lui donna de l’énergie pour écrire Allemagne. Un conte d’hiver (Deutschland. Ein Wintermärchen), œuvre dans laquelle il décrivit Hambourg sur plusieurs chapitres, tout en critiquant la situation politique de l’Allemagne. Après ce voyage où il vit toutes les personnes importantes de sa vie, il mourut à Paris – sa ville de cœur – en 1856.

Cet article a été rédigé par Ariane F., étudiante en Romanistique à l’Université de Hambourg.

Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Uni_HH_Jubilaeumslogo_4c-982x1024.jpg.