par Victoria B. et Selen Y.
En raison de la guerre civile, Wajdi Mouawad a d’abord fui le Liban vers la France, puis a émigré avec sa famille au Canada. Cela fait de lui un écrivain issu de l’immigration. Il a dû fuir son pays natal et se déplacer au-delà des frontières nationales. Une telle biographie est caractéristique des auteurs de la littérature de l’exil. Contrairement aux grands écrivains du passé comme James Joyce, Paul Celan ou Franz Kafka, qui eux aussi ont dû abandonner leur pays d’origine à cause de la persécution religieuse ou politique ou pour d’autres raisons, la littérature de l’exil fait de la question de l’origine, des problématiques identitaires, du plurilinguisme et du traumatisme de l’exil et de la migration ses objets principaux. En Allemagne et dans le monde anglophone, ce mouvement littéraire s’est développé plus tôt qu’en France où il est moins bien défini et où l’on parle aussi de littératur de migration, de littérature interculturelle ou immigrée. On fait même au sein de ces catégories des différence entre les différents lieux de migration, selon que l’on traite de littérature québécoise, antillaise, africaine ou maghrébine.