Pour continuer à rendre hommage au concours Eurovision de la chanson qui n’aura pas lieu cette semaine, nous jetons un regard sur un classique de l’histoire française à l’Eurovision en faisant un voyage dans le temps jusqu’en 2009 : Patricia Kaas avec « S’il fallait le faire ».

Nous vous avons déjà présenté Patricia Kaas avec sa chanson « La maison en bord de mer » à l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes » en 2018, mais maintenant, nous nous penchons sur sa participation à la 54ème édition de l’Eurovision qui a eu lieu à Moscou en 2009. Après des résultats plutôt médiocres pour la France, la SACEM (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et les différents syndicats des maisons de disques ont décidé de reprendre en mains le choix des candidat.e.s représentant le pays.

Comme les trois autres pays des « Big-4 » , l’Espagne, le Royaume-Uni et l’Allemagne (l’Italie s’y est ajoutée deux ans plus tard quand elle est revenue au concours après un absence de douze années ) ainsi que la Russie en tant qu’hôte, la France a été qualifiée d’office pour la finale. Dans une mise en scène plutôt sombre et obscure, le timbre grave de la chanteuse et la mélodie profondément dramatique créent une ambiance presque théâtrale. Ses yeux accentués en noir restent fixés sur la caméra pendant presque toute la chanson. Patricia Kaas a terminé à la 8ème place avec un total de 107 points. Pour la France, qui paraît incapable de renouer avec ses résultats du millénaire précédent, cela marquait le meilleur résultat depuis 2002 et resterait le meilleur jusqu’en 2016.

La France est l’un des sept pays fondateurs (avec l’Allemagne, l’Italie, la Suisse, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg) du Concours Eurovision de la chanson. Depuis 1956, elle n’a manqué que deux éditions. Seule l’Allemagne a participé plus souvent au concours (n’ayant manqué qu’une seule édition, en 1996) et seul le Royaume-Uni a participé aussi souvent, n’ayant manqué également que deux éditions, en 1956 et en 1958. La France a connu son apogée dans le concours jusqu’au début des années 90 avec cinq victoires et de nombreuses places dans le Top10. La première victoire date de l’année 1958 ( « Dors, mon amour » , André Claveau), puis 1960 (« Tom Pillibi », Jacqueline Boyer) et 1962 ( « Un premier amour », Isabelle Aubret). En 1969, la France gagnait – ex aequo avec avec le Royaume-Uni, l’Espagne et les Pays-Bas. La dernière victoire à ce jour a été remportée par Marie Myriam en 1977 avec « L’Oiseau et l’enfant ». Depuis, la France attend sa sixième victoire.

S’il fallait le faire, j’arrêterais la terre
J’éteindrais la lumière, que tu restes endormi

S’il fallait pour te plaire t’écouter chaque nuit
Quand tu parles d’amour, j’en parlerais aussi

Que tu regardes encore dans le fond de mes yeux
Que tu y vois encore le plus grand des grands feux
Et que ta main se colle sur ma peau, où elle veut
Un jour si tu t’envoles, je suivrai, si je peux

Et s’il fallait le faire, je repousserais l’hiver
A grands coups de printemps et de longs matins clairs
S’il fallait pour te plaire, j’arrêterais le temps
Que tous tes mots d’hier restent à moi maintenant

Que je regarde encore dans le bleu de tes yeux
Que tes deux mains encore se perdent dans mes cheveux
Je ferai tout plus grand et si c’est trop ou peu
J’aurais tort tout le temps, si c’est ça que tu veux

Je veux bien tout donner, si seul’ment tu y crois
Mon cœur veut bien saigner, si seul’ment tu le vois
Jusqu’à n’être plus rien que l’ombre de tes nuits
Jusqu’à n’être plus rien qu’une ombre qui te suit

Et s’il fallait le faire