Quelques informations générales…

Exigences formelles :

Un abstract compte environ 200 mots (sans compter les articles), soit entre 150 (minimum) et 250 mots (maximum).

Un abstract doit être clairement structuré.

Une perspective subjective, et donc l’usage du « je », sont autorisés.

Exigences de contenu :

Un abstract s’articule autour d’une question pertinente (une problématique), à laquelle vous allez apporter une réponse précise et convaincante que vous esquissez dès l’abstract.

Ce qu’un abstract n’est pas…

Ce n’est ni un résumé exhaustif du futur article, ni un résumé de son argumentation, ni encore un panorama de la recherche sur le sujet choisi.

Ce n’est pas une simple déclaration d’intention. Le lecteur doit comprendre où vous voulez aller et donc avoir un aperçu de vos résultats.

Ce n’est pas un texte écrit au registre familier ou courant, avec des phrases incomplètes ou nominales ou des abréviations.

Ce n’est pas un texte rédigé au passé (le passé est réservé au résumé, par exemple au résumé de la thèse de doctorat) ou à la forme passive.

Ce n’est pas un texte avec des exemples ou des citations.

Ce n’est pas un texte entrecoupé de tableaux ou de schémas.

Ce qu’un abstract est…

C’est un texte court qui doit donner au lecteur l’envie de lire le futur article ou de vous inviter à son colloque pour écouter votre conférence.

C’est un texte court qui aide le lecteur en formulant des phrases claires/explicites et en utilisant des « balises de lecture » pour marquer chaque étape.

C’est un texte qui engage son auteur (forme « déclarative », pas descriptive).

C’est un texte précis, concis, structuré et cohérent :

  • précis : tous les mots-clés de votre problématique doivent y figurer (il faut donc bien les identifier avant !). Chaque mot (substantifs/concepts, verbes, adjectif de description ou de jugement, connecteurs logiques) doit être choisi avec soin.
  • concis : 1 phrase = 1 idée.
  • structuré : 3 grandes étapes
    • 1. Introduction : max. 20% du texte/1 à 2 phrases ; contexte général dans lequel s’inscrit le travail ? quel corpus (auteur, œuvre) ? quoi ? pourquoi ?
    • 2. Problématique : question(s) + méthode (cadre théorique + chemin que vous allez suivre pour répondre à la question centrale de votre travail). Qu’allez-vous étudier ? Que cherchez-vous ? Quelles sont les grandes pistes de votre travail ?
      C’est dans cette partie centrale que votre « voix » doit se faire entendre le plus : votre problématique intéressera le lecteur si elle est originale dans son approche (sa perspective) ou ses résultats (annoncés/attendus), si elle est spécifique et vous est propre.
    • 3. Conclusion : max. 20% du texte ; hypothèse/résultats (supposés/envisagés – vous ne savez pas encore tout, vu que votre article n’est pas encore écrit, mais vous avez déjà une idée précise de ce que vous cherchez, et donc une idée au moins partielle de ce que vous allez trouver !) ; quelles en sont les conséquences ?
  • cohérent : cohérence titre/texte ; cohérence question/réponse ; cohérence du temps de l’écriture (présent + futur de l’indicatif) ; absence de contradiction ; continuité dans la progression (progression à thème constant ou à thème évolutif).

Quelques conseils pratiques

La problématique constitue le cœur de votre abstract. Consacrez du temps pour formuler votre question de manière précise. Attention : une problématique exige une réponse argumentée. Ce n’est donc pas une question qui appelle une réponse purement descriptive. Pour la formuler, pensez à des mots interrogatifs comme « dans quelle mesure », « en quoi », « comment », etc.

En parallèle ou même en amont de votre travail sur la problématique, préparez la liste des mots-clés de votre futur article ou de votre future conférence. Travailler sur les mots-clés vous aidera à formuler votre abstract de manière plus précise.

Suivez le plan en trois étapes et procédez de manière systématique.

Ecrivez sans vous occuper du nombre de mots. Vous raccourcirez plus tard !

Lors de la relecture, remplacez les verbes passe-partout (« il y a », « est », « on voit », etc.) par des verbes d’ »action » (constituer, mettre en lumière, etc.) et les tournures passives ou impersonnelles par des phrases actives (l’attribut du sujet des phrases impersonnelles ou le COD des verbes « passe-partout devient le sujet de la phrase, suivi d’un verbe du registre soutenu), puis retravaillez la ponctuation (virgules, points-virgules, deux points).

Vous pouvez utiliser le présent et le futur de l’indicatif (J’essaierai de montrer que… Je m’attacherai en particulier à tel ou tel aspect… Mon attention se portera d’abord sur… On pourra ainsi se demander si…). Pour la formulation de la problématique, de vos hypothèses et résultats, vous pouvez aussi utiliser le conditionnel.

Pour vous aider dans le travail de reformulation : Dictionnaire des combinaisons de mots (Le Robert).