La chanson de la semaine « Marcia Baïla » de Les Rita Mitsouko

La chanson de la semaine « Marcia Baïla » de Les Rita Mitsouko

Notre chanson de la semaine a marqué la musique française et plus particulièrement sa scène rock des années 80. Grâce à un style très diversifié, progressif et en partie avant-gardiste,  qui s’est incarné à la fois dans la musique, les paroles, l’apparence et la performance, le groupe se distingue encore aujourd’hui des autres groupes français. Il s’agit des Rita Mitsouko, créés en 1979 par Catherine Ringer et Fred Chinchin. Le duo a conquis des milliers de fans en France jusqu’au décès de Fred Chinchin en 2007. La chanteuse, Catherine Ringer, poursuit néanmoins sa carrière avec d’autres projets musicaux et en solo.

Les Rita Mitsouko ont percé grâce à leur chanson « Marcia Baïla », sortie en 1984. La chanson est un hommage à la danseuse et chorégraphe argentine Marcia Moretto, qui était une amie de Catherine Ringer et qui travaillait avec le duo. À l’âge de 36 ans, la danseuse a succombé à un cancer du sein. La chanson est une réaction à son décès en 1983. Alors que la mélodie semble joyeuse, les paroles de la chanson parlent de la lente dégradation de la santé de la danseuse.

Nous vous recommandons vivement de regarder le clip vidéo, qui ajoute une dimension supplémentaire à cette chanson. Grâce aux costumes conçus par Jean-Paul Gautier, à la richesse des décors et à la performance du groupe, ce n’est pas la lourdeur de la thématique qui est mise en avant, mais plutôt l’énergie positive qui a inspiré Catherine Ringer. La vidéo fait d’ailleurs partie de la collection du MoMA, le musée d’art moderne de New York.



Paroles

Marcia, elle danse sur du satin, de la rayonne
Du polystyrène expansé à ses pieds

Marcia danse avec des jambes
Aiguisées comme des couperets
Deux flèches qui donnent des idées
Des sensations

Marcia, elle est maigre
Belle en scène, belle comme à la ville
La voir danser me transforme en excité

Ah Moretto
Comme ta bouche est immense quand tu souris
Et quand tu ris, je ris aussi
Tu aimes tellement la vie
Quel est donc ce froid que l’on sent en toi ?

Mais c’est la mort qui t’a assassinée, Marcia
C’est la mort qui t’a consumée, Marcia
C’est le cancer que tu as pris sous ton bras
Maintenant, tu es en cendres, cendres

La mort, c’est comme une chose impossible
Et même à toi qui es forte comme une fusée
Et même à toi qui es la vie même, Marcia
C’est la mort qui t’a emmenée

Marcia danse un peu chinois
La chaleur dans les mouvements d’épaules
À plat comme un hiéroglyphe inca
De l’opéra

Avec la tête, elle danse aussi très bien
Et son visage danse avec tout le reste
Elle a cherché une nouvelle façon et l’a inventée

C’est elle, la sauterelle
La sirène en mal d’amour
Le danseur dans la flanelle
Ou le carton

Ah Moretto
Comme ta bouche est immense quand tu souris
Et quand tu ris, je ris aussi
Tu aimes tellement la vie
Quel est donc ce froid que l’on sent en toi ?

Mais c’est la mort qui t’a assassinée, Marcia
C’est la mort, tu t’es consumée, Marcia
C’est le cancer que tu as pris sous ton bras
Maintenant, tu es en cendres, en cendres

La mort, c’est comme une chose impossible
Et même pour toi qui es la vie même, Marcia
Et même à toi qui es forte comme une fusée
C’est la mort qui t’a emmenée

Marcia
Marcia
Marcia
Marcia

La chanson de la semaine « Que tout s’danse » de Noé Preszow

La chanson de la semaine « Que tout s’danse » de Noé Preszow

Noé Preszow est un auteur-compositeur-interprète belge. En 2020, il sort son premier single, « À nous », et s’assure ainsi une entrée dans le monde de la musique. Notre chanson de la semaine est tirée de son EP sorti un peu plus tard et s’intitule « Que tout s’danse ».

Le style musical rappelle la chanson française et accorde une grande importance aux paroles. De ce fait, les textes sont poétiques et ressemblent à un poetry slam. Grâce au rythme des mots et à leur accentuation, les chansons sont en outre très vivantes malgré des instruments plutôt discrets.

La chanson parle de problèmes et d’incertitudes individuels et interpersonnels. Le refrain, « Tu m’dis que tout s’danse », permet de relativiser les phases mélancoliques et difficiles de la vie. Rien n’est immobile : même si les sentiments négatifs prennent souvent trop de place, de plus agréables sentiments et de meilleures phases reviennent toujours à nous. Avec ses hauts et ses bas, ses virages et ses retournements, la vie est comme une longue danse. La musique telle celle de Noé Preszow peut aider à traverser la vie avec plus de légèreté et d’insouciance.



Paroles

Je dois longtemps, longtemps me taire
Zoner tout devant, tout derrière
Pour frissonner, pour ressentir
Pour avoir quelque chose à dire
Mon ami, j’ai rien à t’offrir que ce silence qui te fera fuir
Ou cette parole surchargée qui ne sait plus où se percher

Plus tu demandes, plus tu insistes
Plus je me planque, plus je résiste
Et je peux lire dans tes yeux
Qu’tu t’souviens pourquoi on s’voit peu
T’avais oublié, ça t’revient
J’suis un vieillard, j’suis un gamin
Je bois de l’eau, j’ai pas de scoop
Et quand on s’approche trop, je coupe

Tu m’dis que tout s’danse, même la gêne
Même la haine, même l’errance
Que tous dansent la solitude
L’état de siège, l’état d’urgence

Je dois longtemps, longtemps aimer
Des amours mortes et enterrées
Nous voir encore tout l’temps partout
Et m’inventer des rendez-vous
Je dois longtemps n’pas comprendre
Pourquoi personne n’a su se rendre
Et prendre l’autre dans ses bras
Pour écouter ce qui n’sort pas

Et à faire sauter les miroirs, à m’en faire péter la mémoire
Je sais, on dirait pas comme ça
Il me faut rire, rire de moi
Il m’faut des lettres anonymes qui m’accusent de tous les crimes
Et au matin de ma vie, m’être fait beaucoup ennemis

Tu m’dis que tout s’danse, même la gêne
Même la haine, même l’errance
Que tous dansent la solitude
L’état de siège, l’état d’urgence

Tu m’dis que tout s’danse, même la gêne
Même la haine, même l’errance
Que tous dansent la solitude
L’état de siège, l’état d’urgence
Il m’faut longtemps, longtemps la lutte
La promenade et la dispute
Il m’faut explorer mon époque
Et tout ce qu’elle provoque
Contempler mes contemporains
Qui subliment leurs chagrins
Mater l’mystère et l’héroïsme
De danser sous l’capitalisme

Tu m’dis que tout s’danse, même la honte
Qui monte, qui monte, même l’absence
Que tout s’danse
Que tout s’danse

Tu m’dis que tout s’danse, même la gêne
Même la haine, même l’errance
Que tous dansent la solitude
L’état de siège, l’état d’urgence

Tu m’dis que tout s’danse, même la gêne
Même la haine, même l’errance
Que tous dansent la solitude
L’état de siège, l’état d’urgence

La chanson de la semaine : « Taxiphone » de Gaël Faye

La chanson de la semaine : « Taxiphone » de Gaël Faye

« Y a pas de psy, seule la musique sera ma catharsis »

Le rappeur franco-rwandais, né d’une mère rwandaise et d’un père français évoque certains de ses souvenirs dans sa chanson « Taxiphone ». Sa famille a en effet dû se réfugier en France à l’époque de la guerre civile au Rwanda et Gaël Faye s’est alors retrouvé dans une banlieue française grise et froide. Il n’y gagne que peu d’argent et doit le dépenser pour des pulls chauds ou dans des courses de taxi.

La chanson ne se concentre pas seulement sur le passé du rappeur, mais aborde finalement aussi le destin d’un grand nombre de personnes qui viennent d’Afrique en France pour diverses raisons. Même si le fait de rester dans l’Hexagone est synonyme de sécurité, s’y réfugier génère également un sentiment de solitude profonde. À cela s’ajoutent la confrontation récurrente à des préjugés comme le mentionnent les paroles de la chanson, tels que « Je venais d’Afrique, on me disait „tu sais, t’es sous-développé », qui encadrent et marginalisent ces personnes. De plus, la chanson attire l’attention sur les traumatismes qui habitent ces réfugiés ayant fui des guerres violentes, leur donnent des cauchemars et ne les laissent jamais en paix.

Pour Gaël Faye, la musique est un moyen d‘ « autothérapie » et nombre de ses paroles sont très personnelles. En outre, de nombreux textes sont résolument critiques envers la société. Sans textes vulgaires, ses chansons acquièrent ainsi une signification toujours puissante. Laissez-vous convaincre par cet artiste intéressant !



Paroles

Ma vie c’est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m’appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais

Ma vie c’est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m’appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones

Je sortais des rimes pleins de „ken ta race“ dans mes coups d’essai
J’étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Je venais d’Afrique, on me disait „tu sais, t’es sous-développé“
Donc révolté, j’ai dû travailler pour fermer des clapets
J’étais la risée de tout le collège, qui, déraciné
Qui d’africain dans la cour de récré, mineur isolé
Ça jouait les durs, ça parlait de racket et de crans d’arrêt
Je venais de là où soufflaient les obus et roulaient les blindés
Okay, okay, la France c’est la paix, la sécurité
Mais c’est aussi la morsure du froid et la solitude
L’eldorado n’était pas si beau, nan, Papa nous mentait
Si je reste ici, c’est pas pour rapper mais piller les études
Les années passent et les feuilles tombent à tous les automnes
Et moi je m’étonne d’être encore ici, voyelles et consonnes
Ma vie s’écrit sur des bouts de papier, je chantonne et fredonne
Un blues qui ne me quitte plus depuis les bancs d’école, eh ouais

Ma vie c’est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m’appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais

Ma vie c’est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m’appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones

Et puis je prends racine dans le bitume, faut chercher la thune
Acheter des pulls, ouais le froid nous tue, jamais je ne m’habitue
Et toutes les nuits je fais des cauchemars de mes antécédents
Je pisse au lit, je rêve qu’Edouard Norton va me casser les dents
J’écris pour petite soeur, toujours amère, ma vie est insipide
Tout m’écoeure et sans le stylo, ma mère, je vous le jure, je me suicide
À l’école je me dissipe, à l’époque, je veux me casser d’ici
Tu veux devenir mon pote, impossible, ce soir j’ai piscine
Je perds la raison, à la maison, plein de cadavres dans le placard
Nos passés de génocide, d’exil, tout ça n’est que blackout
Je cherche le vacarme de la rue, le silence des livres
J’habite une cabane sur la lune quand le monde se délite
J’ai vu les fins de monde, les carnages, les lynchages à l’essence
Et j’observe les jeunes de mon âge, j’envie leur innocence
Ne savent pas que tout est possible, que tout peut s’effondrer
D’un jour un l’autre, comme dans un roman de Chinua Achebe, ouais

Ma vie c’est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m’appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones, ouais

Ma vie c’est des trains de banlieue
Des pavillons gris, des murs tagués, des ciels pluvieux
Tellement saudade, on m’appelle Lisbonne
Le peu que je gagne, je le claque dans les taxiphones

J’appelle mon père au bled, je rêve de rentrer
Mais c’est cher le kerozen, t’façon c’est dead
Au Nord, l’armée se bat contre les rebelles, c’est le bordel
Gosse sans repère, pas bien dans ses Corteiz
Entre parenthèses, vivre l’exil c’est être en quarantaine
Faut avancer, me répète ma mère, mentalité guerrière
Je suis cadenacé par mon passé, j’avance en marche arrière
Arraché de mes racines comme brûlé à l’acide
Y a pas de psy, seule la musique sera ma catharsis
Maintenant j’écris comme je respire, mais je respire empêché
Tout m’inspire, j’aspire la vie, j’apprends à l’encaisser
Paname, un champ de canne à l’été, je reste assis sur le canapé
Je repense à ces années passées, mes premiers textes rappés
Quand je sortais plein de „ken ta race“ dans mes coups d’essai
J’étais sappé en baggy Carhartt, shoes sans les lacets
Je venais d’Afrique, on me disait „tu sais, t’es sous-développé“
Donc révolté, je me suis mis à rapper pour fermer des clapets

Recommandation de lecture « King Kong Théorie » de Virginie Despentes

Recommandation de lecture « King Kong Théorie » de Virginie Despentes

« Il ne s’agit pas d’opposer les petits avantages des femmes aux petits acquis des hommes, mais bien de tout foutre en l’air »  –  Despentes, Virginie : King Kong Théorie  (2006)

Dans ses œuvres littéraires, l’écrivaine française Virginie Despentes s’intéresse entre autres aux diverses inégalités entre les sexes et dénonce l’oppression des femmes. Son essai féministe radical « King Kong Theorie » a été publié en 2006 par la maison d’édition parisienne Grasset. Dans ce texte, l’auteure aborde des thèmes qui concernent principalement le genre et la sexualité. Outre des approches féministes et de l’analyse de ses propres expériences, elle traite également de sujets tabous liés au corps féminin, par exemple le viol, la pornographie ou la prostitution. Son discours théorique est lié à la question de la position de la femme dans un monde capitaliste.

Dans un langage parfois familier, parfois vulgaire, elle énonce des thèses provocantes et parle des contradictions et des doubles standards qu’elle observe dans la société notamment pour la sexualité, la pornographie et la prostitution. Elle écrit d’une part, pour et sur les femmes qui ne correspondent pas à l’image hétéronormée imposée par le patriarcat et d’autre part, sur celles qui participent au « jeu de la féminité », mais elle évoque aussi l’image de la masculinité définie par la société, ou « la cellule familiale » qui, selon elle, concerne les deux sexes.

Pour moi, Virginie Despentes représente la littérature punk féministe. Elle ne mâche pas ses mots et n’hésite pas à faire des déclarations provocantes, mais toujours fondées. En même temps, dans ses essais, elle fait référence à des féministes marquantes et multiplie les références théoriques. Laissez-vous convaincre par cette écrivaine qui s’est imposée ces dernières années dans le canon littéraire français !

La chanson de la semaine « Désorganisée » de Bandit Bandit

La chanson de la semaine « Désorganisée » de Bandit Bandit

Aujourd’hui, nous vous présentons la chanson d’un jeune duo musical issu de la scène rock indépendante. Les musiciens Maëva Nicolas et Hugo Herleman, originaires de Marseille, se rencontrent en 2019 via une application de rencontre et fondent peu après Bandit Bandit. Sur l’album sorti la même année, ils abordent des thèmes liés à leur relation, comme les rencontres via Tinder et la suite des événements. La musique est rock, parfois psychédélique, et se caractérise par la voix sombre de Maëva Nicolas et les riffs de guitare d’Hugo Herleman.

Le dernier album, intitulé « Tachycardie » (sorti en 2021), constitue une sorte de suite au premier album, mais surprend tout de même par ses textes sombres qui laissent beaucoup de place à l’interprétation. Les vidéos musicales du duo sont également en partie élaborées et complexes. Ils font souvent appel à des techniques cinématographiques qui donnent l’impression de regarder une vidéo des décennies passées. Bandit Bandit est un groupe qui a du potentiel, mais qui reste pour l’instant plutôt underground.



Paroles

Je croque la vie jusqu’à la tuer
De mes propres dents
Un goût amer, un goût de mort

Je me mouille la nuque de ton caractère
Bien trempé c’est sûr
Elle est trop froide mais pas trop fade

Pendant ce temps des étoiles meurent
Pendant ce temps des filles pleurent
Je cherche les yeux fermés, désorganisée
Des organes brisés

Je danse sur des rites, rythmes chamaniques
Pour me sentir libre
Je suis en transe pourtant je pense
Je me réveille encore, comme ce volcan
Qui saigne tant
J’ai le sang chaud, j’ai la chanson

Pendant ce temps des étoiles meurent
Pendant ce temps des filles pleurent
Je cherche les yeux fermés, désorganisée
Des organes brisés

La chanson de la semaine « Pas Sommeil » d’Enhancer

La chanson de la semaine « Pas Sommeil » d’Enhancer

Aujourd’hui, nous vous recommandons un album d’un genre musical né dans les années 90 et qui n’a jusqu’à présent reçu que peu d’attention dans notre série « La chanson de la semaine » : le nu metal. Nous nous intéressons à l’album Street Trash du groupe français Enhancer, sorti en 2003. Le groupe est né en 1996 et a sorti quatre albums entre 2000 et 2008. Dans leur musique, il mélange des éléments de hiphop avec des éléments de metal et de rap. Après une longue pause, le groupe a donné cette année un concert unique en France en novembre, qui a affiché complet peu après l’annonce. Il reste à savoir s’il y aura un revival dans les années à venir.

Pour vous donner un aperçu du style musical de l’album, nous avons choisi « Pas sommeil », dont les paroles reflètent une situation que certains d’entre nous connaissent certainement très bien : des nuits d’insomnie où l’on se tourne et se retourne. 

Les autres chansons de l’album sont dans la même veine ou pour la plupart un peu plus rock. En résumé : une bonne alternative si vous en avez marre de la radio mainstream et que vous cherchez de la musique avec du caractère !



Paroles

Dodo, l’enfant do, l’enfant dormira peut-être
Dodo, l’enfant do, l’enfant dormira bientôt


{Refrain, x2}

Une heure, j’ai pas sommeil
Deux heures, j’ai pas sommeil
Trois heures, j’ai pas sommeil
Et pourtant l’obscurité règne
Quatre heures, j’ai pas sommeil
Cinq heures, j’ai pas sommeil
Six heures, j’ai pas sommeil
Ça fait déjà des heures que j’essaye


Ce soir je cherche le coma toujours le même combat
Donne-moi un coup de ton-bâ
Mais qui a pris le marchand de sable en otage
Je tourne comme un lion en cage
Et de la rue, je regarde aux étages
Et pétage de plomb trop d’éclairages mettent à jour
Mon si peu d’héritage est-ce
Est-ce ce de-mon ou bien mes démons
Qui me rendent à demi dément, dès demain
Je prends mon avenir à deux mains
Je veux plus être un démuni ni vivre au minimum
Je pète le manimal du mini-keum je passe au méga man
Même une cabane suffirait pour reposer mon âme
Ce soir j’ai pas sommeil, ou plutôt je me tiens en éveil
Sachant qu’il n’y aurait pas de réveil
Dans un pieu où l’on pionce sur ses deux oreilles
Alors que les médisants pensent qu’on pèse
En dizaine de millions alors je fête mes dix ans de galère
C’est cuisant, je dirais même épuisant et ceci aidant
Joint de thaï sur joint de thaï
Ma bataille c’est esquiver la caille
Éviter la flicaille, pour ça faut surtout pas que je défaille
C’est pire qu’un travail, y a que le bétail
Qui tient sous la pluie la nuit quand ça caille
Donc à tous les squatteurs de portail je décerne la médaille


{Refrain, x2}

Une heure, j’ai pas sommeil
Deux heures, j’ai pas sommeil
Trois heures, j’ai pas sommeil
Ça fait déjà des heures que j’essaie
Quatre heures, j’ai pas sommeil
Cinq heures, j’ai pas sommeil
Six heures, j’ai pas sommeil
Et pourtant l’obscurité règne


I, insomnie
N, toutes les nuits
S, trop, de stress
O, tous m’oppressent
M, j’ai la flemme
N, à la traîne
I, mal dormi
E, la somme de toutes ces nuits
A gamberger des idées noires
A farfouiller au fin fond de sa mémoire
Tous les sens en bad bad, y a malaise
Mon corps me pèse, mon crâne me vanne, me lèse
Me laisse en léthargie le jour
L’état de névrose me guette toujours
Reste que la nuit porte conseil
Mais j’ai plus sommeil
Elle me tiraille, me travaille
De bataille en bataille
Entaille la muraille forgée à la force de mes entrailles
Le point de rupture, crack, n’est plus très loin obture
L’avenir au fur et à mesure devient obscure


{Refrain, x2}


Tourner et se retourner
Jamais arriver à trouver
Le sommeil ne veut pas de moi
Et les heures ne cessent de passer
Déjà la nuit tombée
Que de l’empire de l’ombre se dénombrent
Des ombres tout le monde sombre
Dans le coma, tout le monde sauf moi
Seul comme un démon sorti d’outre-tombe
Retombe dans le même schéma
Mon monde est mort, mort, dort ou mort né
État d’éveil trop borné
Ces images doivent cesser ou mon âme va céder
La place à l’aliéné
Ouais l’allié de mes nuits passées
Aidez-moi à sombrer
Tourner et se retourner
Jamais arriver à trouver
Le sommeil ne veut pas de moi
Et les heures ne cessent de passer


{Refrain, x2}