Excursion du cours „À mourir d’aimer“

Excursion du cours „À mourir d’aimer“

Le cours du semestre d’été 2023, intitulé « À mourir d’aimer – Verhandlung der HIV/AIDS-Pandemie in frankofonen Kulturen der Gegenwart », dirigé par le nouveau professeur de notre faculté, Dr. Daniel Fliege, a traité de la littérature sur le sida, écrite principalement par des auteurs homosexuels qui ont été infectés pendant les « années sida » (env. 1981-1995).  Ce thème a été abordé par de nombreux auteurs masculins (comme Hervé Guibert ou Fabrice Neaud), mais également par des femmes. Le texte « On n’est pas sérieux quand on a 17 ans » de la française Barbara Samson en est un exemple. En outre, nous avons également considéré des œuvres de littérature francophone écrite en dehors de l’Hexagone. L’accent a été mis sur les œuvres des auteurs africains Abibatou Traoré (Sénégal) et Moudjib Djinadou (Bénin). Ces œuvres élargissent le sujet en se concentrant sur des thèmes tels que la polygamie et les conséquences du colonialisme dans ces pays. Notre approche des sciences littéraires s’est construite à partir de ces différents aspects. Nous nous sommes penchés, entre autres, sur le genre littéraire, la représentation narrative de l’infection et de ses conséquences sur le corps des personnes touchées par le virus, ainsi que sur les phénomènes sociaux véhiculés par le discours officiel diffusé par les médias à l’époque du SIDA. Il est surtout apparu clairement que des groupes déjà marginalisés, comme les personnes homosexuelles, mais aussi les toxicomanes et les prostituées, ont subi une condamnation sociale renforcée par le discours médiatique qui a attisé la peur et le dégoût envers ces groupes.

Daniel Fliege a participé à la fin du mois dernier à une conférence sur l’auteur Guillaume Dustan et a présenté un exposé intitulé : « Un besoin de s’afficher ? A propos du rapport entre le SIDA et l’esthétique du corps homosexuel dans Dans ma chambre ». Dustan est un auteur plutôt inconnu jusqu’à présent, ce qui n’a pas empêché l’Université de la Sorbonne d’organiser un colloque de deux jours où des chercheurs de France, d’Italie, des Etats-Unis, du Canada et d’Allemagne se sont rencontrés pour partager et discuter de leur travail en séance plénière. En tant qu’étudiants, nous avons eu la chance d’accompagner Daniel Fliege et d’assister aux conférences dans les bâtiments de l’université. L’excursion a été cofinancée par l’université à la demande de Daniel Fliege, ce qui nous a donné l’occasion d’avoir un aperçu de la Sorbonne. En dehors de la conférence, nous avons eu l’occasion de mieux connaître la ville. Daniel Fliege, qui a lui-même étudié et vécu à Paris, nous a montré le quartier latin, le Marais, ainsi que d’autres lieux universitaires du centre-ville.

En écoutant ses propres expériences, nous avons pu imaginer à quoi cela ressemblerait d’étudier dans cette ville. De plus, pendant notre temps libre, nous avons visité la BNF et les expositions qui s’y trouvent, nous sommes allés au théâtre de la Colline, au musée médiéval de Cluny, certains d’entre nous sont allés au Louvre et d’autres ont assisté à un concert de musique classique dans une église. En résumé, cette excursion nous a donné un aperçu de la vie étudiante et culturelle parisienne. De plus, nous avons pu rompre l’anonymat qui règne souvent dans les cours et entrer en contact les unes avec les autres. Tous les participants étaient satisfaits et très reconnaissants de ces belles journées. Ci-joint quelques photos qui donnent un aperçu de notre excursion. A la prochaine Paris…

Cinéma de genre(s) (2022/ 2023)

Cinéma de genre(s) (2022/ 2023)

Qui et quoi ?

Au cours du dernier semestre d’hiver, le cours Culture, civilisation, littérature et intermédialité : Cinéma de genre(s), dirigé par Dr. Sébastien Rival a abordé le thème de la représentation médiale du genre. Ce cours a été mené en parallèle avec un cours équivalent dispensé en espagnol par Dr. Ana Cecilia Santos et des séances de films communes aux deux groupes afin de mener une réflexion transculturelle ont été organisées.

Dans ce cours de français, nous avons tenté d’entrevoir l’évolution du traitement des questions de genre(s) dans les œuvres cinématographiques francophones du début du 21ème  siècle, notamment à travers les œuvres de réalisateurs et réalisatrices comme Xavier Dolan, Christophe Honoré ou Cécile Sciamma par exemple.

Pour ce faire, nous avons exploré des éléments de théorie cinématographique, notamment techniques et esthétiques, mais aussi des discours ayant contribué depuis la seconde moitié du XXème siècle à faire de cette notion de genre(s) à la fois un objet d’étude à part entière des sciences humaines et sociales et un vecteur d’évolution sociale important de nos sociétés contemporaines.
A l’aide de cette boîte à outils conceptuelle, nous avons essayé, en visionnant les œuvres, de déconstruire les stratégies esthétiques déployées par les cinéastes pour rendre compte de la complexité de ce thème et de ces évolutions. Pour ce faire nous avons entre autres écrit des exposés et des critiques de film et préparé des discussions à mener en plenum. En groupe, nous avons travaillé sur des affiches en grande format pour des présentations de nos pensées, idées et remarques sur les deux films qui ont été principalement au centre de notre réflexion pendant ce semestre : Laurence Anyways (2012) et Matthias & Maxime (2019) du régisseur canadien Xavier Dolan.

 

Aperçu et réflexion 

Pour approfondir la thématique, nous avons rassemblé des informations sur les thèmes liés au gender et au modèle de société hétéronormatif grâce à nos expériences individuelles qui ont servi de base aux discussions en plénum. Nous avons  ainsi acquis une compréhension profonde des textes qui parlent de genre et de leurs contextes d’origine. Parmi les auteures et autrices abordés, on citera par exemple Judith Butler ou Virginie Despentes. 

Du fait de l’actualité et l’importance de cette thématique qui est de plus en plus médiatisée, la discussion menée en français pendant le cours entier était très enrichissante pour toutes et tous. Nous avons pu observer que c’est un thème qui nous touche car il tangible dans différents domaines de notre vie et influence notre manière de penser. Il est inévitable d’avoir des discussions à ce propos et cette thématique est également de plus en plus présente, non seulement dans les discours universitaires, mais aussi au niveau scolaire . Ainsi, le traitement de ce sujet constituait également une forme de préparation pour celles et ceux qui travailleront un jour comme professeur:e:s à l’école avec de jeunes élèves.

 

Klara Woest