Joseph Ramée était un architecte français qui a travaillé à Hambourg, principalement comme architecte paysagiste, au 19ème siècle. Il a influencé de manière significative la rive ouest de l’Elbe de la ville hanséatique et certaines de ses œuvres peuvent encore être admirées aujourd’hui lors d’une promenade au bord de l’Elbe à Blankenese.
Vous connaissez surement ce phénomène hambourgeois consistant à vous rencontrer avec vos amis par beau temps sur la plage de l’Elbe. En ces occasions, les jardins des grandes demeures de l’Elbchaussee sont souvent admirés depuis le rivage. Ce que de nombreux badauds ne savent pas, c’est qu’ils doivent cette vue époustouflante sur ces imposants bâtiments et parcs à un architecte français, Joseph Ramée. Nombre de ses œuvres peuvent être admirées aujourd’hui, en particulier dans le quartier de Blankenese, mais également à Eppendorf et à Wandsbek. Les parcs Baurs Park, Heine Park et Donners Park font notamment partie de ses créations. Mais son œuvre la plus importante à Hambourg était la „vieille bourse“ de Nikolaifleet, détruite dans l’incendie de la ville de Hambourg en 1842.
Joseph Ramée a été formé à Paris par l’architecte François-Joseph Bélanger, mais il a également vécu de nombreuses années en Belgique, en Allemagne, au Danemark et en Amérique. Il a connu le point culminant de sa carrière internationale à Hambourg, où il était arrivé en 1796, en exil suite à la Révolution française. Il y a travaillé principalement en tant qu’architecte paysagiste. Peu après son arrivée, il obtint une première commande de Georg Heinrich Sieveking, qui possédait avec son ami Piter Poel un domaine à l’ouest de la ville de Hambourg, à Neumühlen. Ce parc, conçu par Ramée, est aujourd’hui connu sous le nom de parc Donners et se situe près du parc Heine à Blankenese sur l’avenue Elbchaussee. En 1805, Ramée a reçu une autre commande de la part du riche marchand Georg Friedrich Baur, qui avait peu à peu acquis une grande propriété à Blankenese, au Schwalkenberg. Cependant, le terrain présentait de fortes pentes menant aux rives de l’Elbe : il a donc fallu aller chercher le sol fertile du Vierlande pour pouvoir consolider les pentes et les sécuriser. C’est ainsi que le parc Baurs a pris sa forme actuelle.
Dans le même contexte, Ramée a créé la „Ulrichshöhe“, une montagne de canons de l’époque, pour donner au marchand l’occasion de saluer ses grands marins. Aujourd’hui, il y a un nouveau phare à cet endroit. Entre 1810 et 1833, Ramée a vécu aux États-Unis, puis est revenu avec sa famille à Hambourg, où il a obtenu la charge de l’aménagement de l’actuel Heine Park. Le banquier Salomon Heine lui a confié l’architecture de son parc et on dit que la décoration intérieure de la Heinehaus actuelle aurait été influencée par Ramée. Heinrich Heine, célèbre poète allemand et neveu de Salomon, s´est souvent assis dans ce parc, regardant « avec envie passer les navires partant pour des rivages heureux[1] ».
[1]Cité du poème „Affrontenburg“ de Heinrich Heine : « mit Neid […] die Schiffe ziehen vorüber nach beglückten Landen »
Cet article a été rédigé parAnna-Lena W., étudiante en Romanistique de l’Université de Hambourg.
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Heinrich Heine passa la plupart de sa vie en France, à Paris. Attiré par la Révolution française où le peuple luttait pour ses droits et sa liberté, il quitta l’Allemagne et particulièrement Hambourg. Cependant, il garda un lien avec la ville allemande pendant toute sa vie, car son éditeur Julius Campe et sa chère mère y vivaient. Entre les deux villes, son cœur balançait, et il fit deux voyages en Allemagne pour voir ses proches. De ces impressions naquit le célèbre recueil Allemagne. Un conte d’hiver (Deutschland. Ein Wintermärchen).
Heinrich Heine était allemand de naissance et français de
cœur. Il naquit le 13 décembre 1797 à Düsseldorf et mourut le 17 février 1856 à
Paris. Sa vie durant, il fut un lien entre la France et l’Allemagne. Il passa
son enfance en Allemagne et se rendit en 1816 à Hambourg chez son oncle Salomon,
dans le but de faire carrière dans la banque. Son oncle devait l’aider à améliorer
ses connaissances en négoce, mais comme Samson, son père qui n’avait jamais
connu le succès de son frère Salomon, Heinrich n’était pas le plus doué pour
les affaires. Salomon l’aida à établir sa propre affaire de tissu malgré le
désintérêt du jeune homme. Toutefois, dès 1819, Harry Heine & Comp. dut déposer le bilan : Heinrich Heine consacrait
en effet plus de temps à la poésie qu’au travail ! Mais décevoir les espoirs
de son oncle ne suffisait pas au jeune Heinrich : il compliqua encore la
situation familiale en tombant amoureux de sa cousine Amalie, fille de Salomon,
qui ne partageait pas ses sentiments. Heinrich Heine exorcisa cette grande
déception dans Le Livre des chants (Das Buch
der Lieder). Son oncle devait quand même beaucoup l’aimer, car il le soutint
financièrement jusqu’à sa mort, bien qu’il n’ait jamais compris son attrait pour
la littérature.
La naissance de l’écrivain Heinrich Heine eut lieu à Hambourg. C’est là qu’il commença à publier ses premiers poèmes dans le magazine Hamburgs Wächter. Et Hambourg devait rester toute sa vie l’endroit de la publication de ses œuvres. Puisque son éditeur Julius Campe résidait à Hambourg, tout comme sa mère, il conserva ce lien avec Hambourg toute sa vie. Parce qu’au fond de son cœur, il se considérait comme Français, Paris était ce qui se rapprochait le plus de sa maison, même s’il ne se sentit jamais vraiment nulle part chez lui. C’est en 1830 qu’Heine entendit parler de la Révolution française, qui le fascina. Il décida alors de se rendre à Paris, notamment parce que ses œuvres étaient fort soumises à la censure et qu’il n’était pas bien accepté en Allemagne à cause de ses origines juives. Ainsi, il ne reçut pas la chaire de professeur pour laquelle il avait posé sa candidature. Même après sa conversion au christianisme, sa situation n’évolua pas. Il quitta donc l’Allemagne pour vivre à Paris où il se consacra non seulement à sa vie affective, mais aussi à l’analyse des situations politiques et sociales de la France comme de l’Allemagne. Il écrivit dans des journaux allemands et publia en 1832 le livre Particularités françaises(Französische Zustände). Durant toute sa vie, il s’impliqua par conséquent dans les relations franco-allemandes en s’initiant au romantisme et à la philosophie allemande en France et en parlant de la politique française en Allemagne, toujours épaulé par son éditeur Julius Campe. Ils avaient de très bonnes relations et c’est aussi pour le voir qu’Heinrich Heine voyagea en Allemagne en 1834 et 1844. Il rendit visite à Campe, à sa mère ainsi qu’à son oncle Salomon qui mourut peu de temps après. Le grand incendie de Hambourg de 1842 avait certes changé beaucoup la ville, mais il resta toujours attiré par la ville sur l’Elbe. Il put y respirer cet air frais qui lui donna de l’énergie pour écrire Allemagne. Un conte d’hiver (Deutschland. Ein Wintermärchen), œuvre dans laquelle il décrivit Hambourg sur plusieurs chapitres, tout en critiquant la situation politique de l’Allemagne. Après ce voyage où il vit toutes les personnes importantes de sa vie, il mourut à Paris – sa ville de cœur – en 1856.
Cet article a été rédigé parAriane F., étudiante en Romanistique à l’Université de Hambourg.
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Nous avons tous été touchés de près ou de loin par la vague d’arrivées de réfugiés à Hambourg en 2015-2016. Mais que savons-nous vraiment d’eux ? Quels défis ont-ils eu à relever lors de leur arrivée dans un pays inconnu ? Quelles ont été leurs perceptions de la culture allemande ? Le projet « Alphabet de l’arrivée », un workshop d’une semaine à la H.A.W, qui a réuni des dessinateurs et des journalistes issus de dix pays différents, retrace l’histoire de destins individuels qui sont venus s’installer à Hambourg. Douze BD de reportage, écrites dans plusieurs langues dont le français, sont le fruit de cette rencontre.
J’étais attirée par l’originalité du projet, et le choix d’un genre peu
connu a particulièrement attiré mon attention. La BD de reportage, à quoi
peut-elle ressembler ? Mes premières lectures m’ont fait penser à une
bande dessinée au contenu journalistique, un peu comme le roman graphique. Ce
genre a l’avantage de mettre le reportage en images, de saisir les personnages
dans leurs interactions avec les autres via une mise en scène des personnages
presque théâtrale, ce qui met leur caractère subjectif en avant. Je trouve très
originale cette manière d’aborder le sujet de l’immigration, une manière qui
nous laisse entrer dans les pensées des nouveaux arrivés. De plus, le style
très réaliste de dessins et de l’écriture nous donne une impression
d’authenticité agréable.
Le projet cherche à communiquer le processus
d’arrivée des réfugiés dans un pays inconnu, à montrer leur quotidien, les
difficultés personnelles concrètes qu’implique une vie dans une société
nouvelle. Même si chaque BD de reportage relate une histoire unique et même si
chaque tandem dessinateur/journaliste traite du sujet à sa manière, ces douze
BD de reportage traitent de thèmes récurrents. Les principaux problèmes évoqués
par les nouveaux arrivants sont avant tout des problèmes d’ordre
matériel : une bureaucratie lourde, des difficultés à trouver un logement
et un travail, à faire une demande d’asile. Nombreux sont les auteurs qui
évoquent l’Allemagne comme le pays de l’ordre et de la paperasse, où des
classeurs sont offerts lors du premier rendez-vous au jobcenter pour être sûr
que les papiers soient bien ordonnés. Cela provoque un sentiment
d’incompréhension et de frustration pour les nouveaux arrivés qui doivent s’armer
de patience. Dans ce contexte difficile, la musique et la danse jouent pour
beaucoup un rôle important, car ils leur donnent un sentiment de sécurité
sociale et émotionnelle ainsi qu’un moyen d’évasion.
Les nouveaux arrivés évoquent aussi les différences
culturelles qu’ils vivent. Un homme venant d’Erythrée essaie de comprendre les
Allemands en observant leur comportement social pendant les deux heures qu’il
passe quotidiennement dans le métro pour aller de son logement à son école de
langues. La proximité autorisée dans une relation entre deux personnes est un
élément interculturel essentiel à connaître lorsqu’on rencontre des personnes
issues de cultures différentes de la nôtre. Notre homme originaire de
l’Erythrée cherche à nouer contact dans le métro, mais est confronté à une
certaine froideur des passagers. Il ne comprend pas pourquoi tous les passagers
semblent ignorer la présence des autres, pourquoi certains préfèrent rester
debout plutôt que de s’asseoir à côté de lui. Il se dit alors que les Allemands
doivent être des personnes qui font preuve de beaucoup de distance. Mais un
matin, il voit à côté de lui, dans une rame de métro, un homme et une femme
s’embrasser longuement. Il est comme hypnotisé par ce qu’il voit, pour lui
c’est une scène de cinéma. Ce qu’il observe est pour lui un paradoxe. Les
habitants de Hambourg qui d’un côté font preuve d’une très grande distance et ne
s’adressent pas la parole dans le métro sont les mêmes personnes qui
s’autorisent à s’embrasser en public.
Les journalistes, qui ont habituellement une
position extérieure, sont représentés dans certaines des BD de reportage. C’est
le cas de « c’est arrivé à Lichtenstein » qui présente un quartier de
Berlin où vivent à la fois des réfugiés politiques et des habitants qui votent
AFD. L’auteure Nathalie Frank est représentée dans la bande dessinée. Une
partie de son vécu et son point de vue font partie intégrante de l’histoire. Les
langues choisies sont les langues qui ont été utilisées dans la réalité. Le
professeur de musique et la journaliste française se parlent en français dans
les bulles lorsqu’ils sont entre eux et parlent allemand lorsqu’ils s’adressent
aux enfants réfugiés ou plus tard aux hommes du bar où ils prennent une bière.
Je vous conseille vivement la lecture de ces BD de reportage, BD dont les dessins poignants parviennent, en dépassant les limites du langage, à nous faire part des sentiments éprouvés par les nouveaux arrivants lors de leurs premiers mois passés à Hambourg.
Cet article a été rédigé par Elodie C. , étudiante en Master de français et de philosophie à l’Université de Hambourg .
Un travail réalisé dans le cadre du projet « Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt », avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Réfléchissez : si je vous demande quelle rue de Hambourg a une relation avec la France, à laquelle pensez-vous ? À un nom en français, comme celui que j’ai mis ci-dessus ? Ou à un nom qui nous rappelle la France ?
La rue
la plus connue ayant un nom relié à la France est probablement la Marseiller
Straße devant la gare Dammtor. En connaissez-vous la raison ? La réponse
est facile : Marseille est la ville française jumelée à Hambourg. De mon côté, je connais également la Alte
Franzosenheide qui est située dans le nord de Hambourg, à Schnelsen. Si
vous flânez dans les rues d’Eimsbüttel, vous remarquerez peut-être également la Bellealliancestraße. Vous y trouvez
même un petit bistro français, le bistro Tati. Le théâtre « Die Delikaten »
a choisi la Bellealliancestraße pour son projet « rues de poésie »
: un projet franco-allemand, qui veut lier la
poésie, la culture, la musique et la danse pour chaque nation et chaque
génération. Entre les anciens bâtiments et les petits
cafés, vous pouvez même sentir, avec un peu d’imagination, une ambiance à la française.
Mais pourquoi la Bellealliancestraße ? On ne le sait pas exactement. Une théorie est
que le nom dériverait d’une “belle alliance” entre les propriétaires Fett,
Schmuck, Meissner et Fehlandt. Le café habituel de ces hommes se serait appelé
Bellealliance. Comme la Fettstraße est une des petites rues menant à la Bellealliancestraße, cette théorie
semble plausible. Une autre version nous amène au temps de Napoléon : on dit qu’il
y avait près de Waterloo, le lieu de la bataille de 1815, une auberge qui portait
le nom Bellealliance. Or, si vous êtes dans la Bellealliancestraße et que
vous allez vers l’ouest, vous tombez dans la Waterloostraße. Ce n’est peut-être
pas un hazard ! La Waterloostraße vient sans doute du nom de la bataille
de Waterloo, où Napoléon a été vaincu par Blücher et Wellington.
L’époque
française de Hambourg a précédé la bataille de Waterloo et vous pouvez trouver
quelques noms de rue qui rappellent cette époque. À Hamm, un quartier près du
centre-ville de Hambourg, vous remarquerez que les rues Curtiusweg, Mettlerkampsweg, Perthesweg, Von-Heß-Weg ainsi
que Sievekingsallee viennent tous de nom de citoyens importants de Hambourg
au 19ème siècle qui se sont engagés contre l’occupation française. Ce qui est
intéressant, c’est que cette époque semble encore être présente dans quelques
quartiers. Par exemple, selon l’atelier
d’histoire de St. Pauli, on n’a pas voulu conserver de traces de cette époque: « Il n’existe pas de nom français – l’époque française n’a pas apporté
beaucoup de bonheur au quartier et elle est responsable de sa démolition en
1813/1814. Dans la phase de reconstruction on n’avait évidemment pas envie de
se remémorer ce temps là ». Ainsi, les traces
françaises sont tout à fait intéressantes tant par leur présence que par leur
absence volontaire.
De plus, il y a quelques « faux-amis », comme la Palmaille à Altona, dont le nom semble être français, mais qui, en réalité, trouve son origine dans un jeu de ballon italien. Finalement, c’est un peu un défi de se promener à Hambourg et de chercher des noms de rues français. Vous y trouverez en tout cas des traces inattendues. Saviez-vous par exemple que le Chapeurougeweg tenait son nom d’un citoyen suisse ? Ou qu’il existait une relation entre la Sievekingsallee et l’occupation française ? Moi, je ne connaissais jusqu’alors de cette rue que sa relation avec les embouteillages…!
Cet article a été rédigépar Katrin F., étudiante en Romanistique à l’Université de Hambourg.
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Le Street Art s’exprime de la plus belle des façons grâce au plus beau des langages, celui du langage universel. Ce moyen de communication s’étend à l’univers entier, embrasse la totalité des êtres, il s’étend à tous, nous touche tous. De ce fait, c’est un art qui unit tous les pays, toutes les couleurs de peau et franchit les classes sociales.
Le langage de l’art, dans ses formes, dessins et expressions les plus diverses et les plus réussies, doit être considéré comme un langage universel, défendant des valeurs et des principes de respect, paix, tolérance et solidarité. Pour comprendre, je vous invite à découvrir l’œuvre de Case Maclaim – unter der Hand, localisé dans l’incroyable quartier bohème de Kreuzberg à Berlin. Devant l’immensité de l’œuvre et la force de ces deux mains en contact, ces mains qui se touchent, ces âmes qui se rejoignent, ces énergies qui se confondent, il est impossible de rester insensible. Les mains, figure d’échange et d’ouverture à l’autre, symbole de générosité sont finalement des notions qui constituent l’essence du Street Art.
Si au départ, le grafitti était loin de
s‘afficher comme expression ouvertement politique et se concevait comme
passe-temps des adolescents, il semble aujourd‘hui endosser un rôle plus
profond. Face à une crise économique et morale généralisée, les murs tiennent
de nouveau le haut du pavé, portent la parole et les cris des artistes urbains
indignés. Les messages dénoncent la société de consommation, ainsi que ses
discours politiques et médiatiques normalisateurs. Mus par la rage ou l‘amour,
les auteurs de ces graffitis sur les murs de nos villes mêlant art et
conviction politique, comme Banksy, JR, Invader ou Shepard Fairey nous révèlent
que la parole n‘a pas de barrière.
Peu à peu, d’autres âmes révoltées s’expriment
sur les murs du monde entier. Par exemple l’artiste Tarek, originaire de Paris,
traversant Prague, Rome, New York, le Cameroun s’imposera fièrement aussi sur
la scène hambourgeoise. Il a exposé au Bateau culturel MS Stubniz, à la
Kunsthaus an der Alster et au Studio Longboard.
Si les artistes français du Street Art se déplacent jusqu’à Hambourg, leurs collègues allemands s’installent également en France. Le graffeur allemand Darco est ainsi le cofondateur du groupe FBI (Fabulous Bomb Inability), créé en 1985, qui réunit des graffeurs de nombreuses nationalités. Ce groupe a acquis une notoriété dans le milieu spécialisé du graffiti, puis s’est fait remarquer par le grand public par son originalité stylistique et ses thèmes, ainsi que par la taille de ses réalisations, qui leur ont permis d’entrer dans le livre Guinness des records en 1996. Cette personnalité du monde du grafitti a peint « Zeichen der Zeit » à Hambourg. Il a également participé en 2018 à la fresque murale dans le Superior Design Hotel East Hamburg avec OZ .
Ces artistes partagent leurs arts, leurs idées, s’exposent aux regards de tous, avec leurs codes, leurs limites. Ils sont comme des médiateurs entre ce que l’art a à dire, et ce que l’homme doit entendre.
Cet article a été rédigé parAnaïs G.
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Un guide personnel de sites et lieux bretons ET hambourgeois !
Savourer des
délices culinaires de la Bretagne, plonger dans la culture traditionnelle
bretonne, la convivialité, le goût du partage, la simplicité, la bonne humeur
et peut-être même trouver le prince charmant dans un lieu de rencontre breton à
Hambourg? Faites la connaissance des
clubs, de la restauration et des associations bretons pour découvrir ce goût de
vivre particulier : le « savoir-vivre breton » !
Étant en quelque
sorte « Bretonne à Hambourg », du fait que j’ai grandi jusqu’à l’âge de six ans
à Belle-Île-en-Mer, je suis en bonne compagnie, car environ 4000 Bretons sont à
mes côtés. Je me suis donc demandé quelles sont les possibilités pour les gens
installés à Hambourg d‘y « vivre la Bretagne » : y a-t-il des restaurants qui
apportent la vraie saveur bretonne aux Hambourgeois ? Existe-t-il des endroits
où on peut partager ce goût de vivre particulier, cette convivialité, le goût
du partage et la bonne humeur ? Est-ce possible de profiter de la compagnie
francophone de Bretons quelque part à Hambourg ? Heureusement, je peux tout de suite vous
rassurer : oui, oui et oui !
• Les spécialités
bretonnes à goûter absolument
Je vous conseille
de passer un jour à la boulangerie Die Patisserie (Bahrenfelder Straße 231,
22765 Hamburg-Ottensen) pour déguster un Kouign Amann, les croissants au beurre,
la baguette tradition ou les quiches (miam … avec du chèvre), les macarons, la
tarte Tatin et bien sûr à l’occasion une délicieuse Galette des Rois !
Pour savourer des
galettes garnies de toutes sortes d’ingrédients salés, ou des crêpes sucrées,
il faut absolument aller à la Crêperie Bretonne du Ti Breizh (Deichstraße 39,
20459 Hamburg). Vous pouvez également y manger de la Soupe de poisson bretonne
ou des Filets de sardines et bien évidemment il y a aussi du Cidre ou du Kir
Breton à boire. Tout ça dans une ambiance unique, car les serveurs vous
accueillent en français et que les deux étages de la salle du restaurant
accueillent régulièrement des expositions d’art breton. Dans cette crêperie
située au bord de l’eau du Nikolaifleet, la devise bretonne « Prendre le temps
de vivre » prendra tout son sens à chaque visite.
• Pour les
amoureux de la Bretagne: vivre et
partager les traditions bretonnes, danser, chanter, faire la fête
L’Association des
Bretonnes et Bretons d’Allemagne du Nord (ABBAN e. V., [www.abban.de]) organise
régulièrement des activités autour du thème de la Bretagne : des initiations à
la langue bretonne, des rencontres conviviales, des stages de danse bretonne,
des fest-noz ou des ateliers de musique bretonne. On peut également assister à
des soirées contes et légendes.
Tous les ans, le Club d’Affaires Franco-Allemand de Hambourg (Amicale de Hambourg e.V., [www.cafa-hambourg.de] ) fête au mois de janvier la « Galette des Rois » et lors du festival arabesques [www.arabesques-hamburg.de], on peut de façon régulière assister à des prestations d’artistes bretons. Cette année par exemple, le groupe breton La Gâpette a donné au mois de février un concert sur le bateau MS Stubnitz. La société Franco-Allemande CLUNY e. V. Hamburg [www.cluny.de] nous fait aussi profiter de sujets autour de la Bretagne. En 2018, en lien avec la sortie du film 3 Jours à Quiberon, l’auteur Michael Jürgs a lu un texte sur l’actrice Romy Schneider.
Mais comment se
fait-il qu’il y ait autant de possibilités de rencontre pour les Bretons vivant
à Hambourg ?
D’une part, les Bretons sont chauvins. Ils
aiment afficher leur identité bretonne, et le drapeau breton flotte un peu
partout. Ils sont conscients d’habiter une belle région et sont fiers d`être
bretons.
De plus, la
Bretagne se donne une identité forte : une signalisation routière et des écoles
bilingues français-breton. De même, les groupes de danse et la musique
bretonne, les festivals ainsi que les défilés traditionnels réveillent chez les
Bretons une certaine fierté de leur culture et leur terre et aussi un fort
sentiment d’appartenance régionale. À
l’étranger, leur région d’origine leur manque. Les Bretons créent donc des
associations bretonnes, car ils ont plaisir à se retrouver entre eux et à
célébrer leur région.
Par ailleurs, le
commerce entre la ville de Hambourg et la région de la Bretagne a déjà commencé
à prospérer au XVIIe siècle. Au fil du temps, la ville hanséatique a gardé de l’importance
pour le commerce français. Hambourg est une ville dynamique, offrant de
nombreuses possibilités d’emplois. De grandes entreprises françaises se sont
installées à Hambourg, en y apportant parfois des employés bretons, par exemple
l’armateur de porte-conteneurs français La Compagnie maritime d’affrètement –
Compagnie générale maritime (CMA CGM) et la compagnie de croisière française
Ponant (anciennement Compagnie des Îles du Ponant). À Hambourg, les Bretons se
sentent à l’aise, car ils sont au bord de l’eau. D’ailleurs, on pourrait dire
que Hambourg a un «côté breton» avec le paysage portuaire … et une météo assez
proche de celle de la Bretagne.
Pour finir,
j’aimerais vous révéler ce que les Hambourgeois associent à la culture bretonne
et aux Bretons : la mer, la pluie, des délices culinaires (crêpes et cidre), le
folklore, la musique celtique, un fort sens des traditions et de l’identité, de
grands voyageurs (par rapport aux autres Français), les romans de Jean-Luc
Bannalec (qui est quant à lui bien allemand)…
Mais l’avis est
unanime : « De toute façon, tout est bon chez les Bretons ! ».
Cet article a été rédigé par Marie T., étudiante en Licence (M.Ed.) de français et de mathématiques à l’Université de Hambourg
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.