Elles ont fêté leurs « noces de diamant » l’année dernière, ce qui a eu beaucoup de répercussion et d’écho dans les médias hambourgeois.
Beaucoup d’évènements comme des journées de découverte entre écoles/lycées ont été organisés, également des missions à but économique, afin de renforcer l’entente entre les deux villes et promouvoir leur attractivité ; on a aussi pu voir des expositions/projections de films et des échanges artistique dans chacune des villes. Tous ces évènements organisés l’année dernière ont mis en lumière les points communs des deux villes ainsi que leurs particularités. Ce fut aussi l’occasion de rappeler l’histoire qui a amené à ce jumelage des deux villes portuaires. En effet ce sont deux ports très importants dans leurs pays respectifs et d’ailleurs une des plus grandes entreprises de transport maritime au monde est marseillaise et a une filiale à Hambourg, ce qui montre là encore que les deux villes partagent beaucoup de choses, autant culturellement qu’économiquement.
Cette année encore, plusieurs médias s’intéressent au jumelage des deux villes, notamment le média « NDR » qui a durant cette année 2019 écrit des articles donnant une image réaliste de la ville de Marseille et parlant aussi de sa présence dans Hambourg, avec notamment la présence d’un restaurant nommé « Marseille » qui propose des plats typiques du terroir marseillais. Ils ont aussi réalisé des reportages sur le ressenti d’expatriés français et allemands dans les deux métropoles et également mis en avant des évènements comme un échange footballistique entre Marseille et Hambourg. De jeunes Marseillais provenant de quartiers défavorisés ont pu vivre ce printemps le temps d’une semaine dans la ville hanséatique avec au programme des visites de la ville, des échanges interculturels ainsi qu’un stage de football au club « Eimsbütteler Turnverband » (ETV). Cette initiative a été soutenue par l’association arabesque, qui organise chaque année un festival culturel franco-allemand à Hambourg. Une autre association franco-allemande basée cette fois à Marseille, « La maison allemande », soutient et essaie de promouvoir un maximum d’initiatives et d’échanges entre les deux pays et les deux villes. Cela passe par exemple par des projections de films allemands ou bien des lectures de contes allemands. La culture allemande n’est pas aussi bien représentée et présente en France que d’autres, comme la culture nord-américaine avec les musiques et films à gros budget ou bien encore la culture anglaise, elle aussi bien présente en France. C’est pour cela que des associations de ce type sont essentielles pour faire découvrir une autre culture et une autre langue autrement que dans le domaine scolaire. Le jumelage Hambourg-Marseille a encore de beaux jours devant lui et est bénéfique pour les deux villes, et c’est aussi une belle preuve que l’amitié franco-allemande perdure.
Cet article a été rédigépar Valentin L., étudiant en échange à l’Université de Hambourg
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Quand
on contemple les œuvres cubistes à la Kunsthalle, on fait aussi un petit voyage
à Paris, capitale non seulement de la France, mais aussi du cubisme. Dans cet
article, je vais vous présenter les quatre œuvres d’art que j’ai le plus aimées
et vous expliquer pourquoi.
Le cubisme est un style artistique né à Paris entre 1907
et 1910. À l’époque, la capitale de la France attirait beaucoup de jeunes
artistes du monde entier qui s’y rencontraient régulièrement. Certains d’entre
eux voulaient plutôt peindre des formes géométriques que des détails. Georges Braque, peintre français,
échangeait par exemple avec Pablo Picasso pour inventer de nouveaux styles de
peinture. Robert Delaunay, Fernand Léger et Constantin Brâncuși étaient
d’autres artistes célèbres qui vivaient à Paris. Regardons maintenant quatre de
leurs œuvres qui se trouvent dans la Kunsthalle !
Commençons par Femme avec un chat de Fernand Léger. Cette peinture ne me fascine pas seulement parce que j’aime les chats. Elle montre une femme composée de formes géométriques comme des ronds et des demi-cercles. L’utilisation de ces formes est caractéristique de l’art de Fernand Léger. La femme tient un chat et un livre sur sa cuisse. Sur cette image, les couleurs primaires prédominent aussi, tout comme le noir, le gris et le blanc. Cette simplicité de formes et de couleurs donne à cette peinture une certaine froideur, et la femme est presque réduite à un statut d’objet. On pourrait aussi dire que cette femme à la peau grise ressemble à un robot. Par ailleurs, on peut voir que la femme, le chat et le livre forment une vraie unité. Voilà comment ce tableau est décrit dans la littérature. Pour ma part, quand je regarde cette peinture, j’éprouve un sentiment de bien-être et de chaleur. La femme semble détendue, elle est avec son chat qu’elle adore et s’adonne à sa passion, la lecture. Il se peut que cette unité soit à la source de mon bien-être, mais je ne le sais pas. Avant ma visite à la Kunsthalle, je n’aurais pas pu imaginer qu’une image aussi simple puisse me fasciner autant.
J’ai été saisie par la même fascination quand j’ai contemplé Le Baiser, une sculpture de Constantin Brâncuși qui vivait à Paris et qui était un ami de Fernand Léger. À première vue, Le Baiser est seulement un bloc de pierre dans lequel l’artiste a sculpté quelques contours humains ; on voit deux personnes qui s’embrassent. Il faut regarder de très près pour voir qui est l’homme et qui est la femme. Mais quand on contemple cette œuvre, cela ne compte pas. Ces amants sont unis dans une seule pierre, leurs corps se touchent donc partout et ils se regardent droit dans les yeux en s’embrassant. Grâce à cette unité absolue, nous ressentons un sentiment d’amour pendant que nous regardons cette plastique, à première vue juste un simple cube. On peut donc voir que des œuvres d’art simples et réduites à des formes géométriques ne sont pas ennuyeuses, mais qu’elles nous font ressentir des émotions fortes ! Souvent, il suffit de les regarder plus longtemps pour être enchanté. Quelques œuvres transmettent de l’amour, mais d’autres œuvres cubistes nous font juste réfléchir.
Un exemple d’une œuvre qui m’a fait réfléchir est le tableau Les fenêtres simultanées sur la ville de Robert Delaunay, un peintre célèbre du cubisme qui vivait, lui aussi, à Paris. Quand on voit cette image pour la première fois, on voit juste des couleurs lumineuses et on peut à peine identifier des objets. Ainsi, j’ai cru qu’il ne s’agitait que de rectangles et de triangles colorés.
Mais en fait, il y a une vraie fenêtre qui donne sur la Tour
Eiffel ! Entre deux volets multicolores se dresse, en vert foncé, la Tour
Eiffel, qui représente le centre de ce tableau. Et si l’on regarde encore plus
longtemps, on voit des immeubles et même des toits et deux petites
fenêtres ! Ce ne sont alors pas seulement des rectangles et des triangles.
En effet, c’est une peinture de la ville de Paris. Comme on ne voit pas ces
détails à première vue, cette image laisse place à l’imagination des
observateurs. Peut-être qu’il est plus facile pour ceux qui ont déjà été à
Paris de reconnaître la ville. Mais pourquoi l’artiste a-t-il choisi cette technique
de peinture ? Dans cette image, de nombreuses couleurs brillantes existent
les unes à côté des autres, sans se mélanger. Il y a donc une simultanéité de
différentes couleurs. Delaunay, lui, percevait qu’il y avait également une
simultanéité d’événements à Paris. Le progrès technique, dont la Tour Eiffel
est aussi un symbole, avait pour conséquence que la vie se passait beaucoup
plus vite à Paris, surtout en comparaison avec la vie en province. Delaunay
voulait donc transférer la vitesse et la hâte quotidienne de la capitale sur
son image par des couleurs vives qui se relayent rapidement.
La dernière peinture que j’ai choisie est moins abstraite que les autres. La nature morte nommée Pain, huîtres et carafe de Georges Braque possède des couleurs sobres et foncées. Peint en 1937, ce tableau est encore inspiré par le cubisme, mais les objets sont présentés d’une façon moins abstraite. Le tableau m’a sauté aux yeux car l’on y voit des spécialités françaises comme du vin, des huîtres et une baguette. Mais cette œuvre laisse aussi une certaine liberté d’interprétation : la carafe, peinte dans un style cubiste, peut également être un vase à fleurs. De toute façon, on ne sait pas quelle boisson se trouve dedans. Pour moi, les huîtres peuvent aussi être de la viande ou des tranches de pain. Seul le pain lui-même ressemble à du pain.
C’est pourquoi j’aime les œuvres du cubisme. Elles font réfléchir et laissent place à l’imagination des contemplateurs. Il suffit juste de regarder les œuvres un peu plus longtemps pour découvrir leurs secrets, pour ressentir des sentiments inattendus. Bref, pour être fasciné.
Cet article a été rédigé par Jana W., étudiante en Romanistique à l’Université de Hambourg. Et maintenant, suivez Jana à travers les salles de la Kunsthalle, pour découvrir les oeuvres présentées.
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Le texte suivant vous invite à découvrir un autre aspect de la métropole touristique : le Hambourg culturel, ou plus exactement cinématographique, où ont été tournés de nombreux films, dont ceux du cinéaste Fatih Akin, et où sont montrés de nombreuses œuvres. Suivez-nous sur ces traces !
Hambourg, ville hanséatique du nord de l’Allemagne, aussi
connue sous son surnom populaire de „porte sur le monde“. Ville des comédies
musicales, de l’Elbphilharmonie, accueillant d‘innombrables touristes
internationaux, cité nordique comptant le plus grand nombre de ponts en Europe
et métropole construite autour de l‘un de plus grands ports du monde. Il y a dans
cette ville beaucoup de choses à découvrir ! Mais quelle est l’offre culturelle
de la ville et où y repérer des traces francophones ? Plongeons dans l’univers
filmique et levons le rideau !
Comme d’autres métropoles, Hambourg offre un choix riche
de grands cinémas, notamment les « UCI » ou les « Cinemaxx ». Vous pouvez y
voir tous les „blockbusters“ produits par l’industrie cinématographique, avant
tout celle de Hollywood. Mais on ne saurait oublier que plus de 60 films
français sortent chaque année, et l’enthousiasme des Allemands à leur égard
grandit d’année en année. Dans le passé, plusieurs films français „grand
public“ sojnt devenus très populaires en Allemagne. Même s’ils n’ont pas été montrés
seulement en V.O., ils ont ensorcelé les spectateurs allemands. Quelques titres
resteront – sans doute – toujours dans nos mémoires, par exemple, «
Intouchables », « Le Parfum », « Astérix et Obélix », « Le fabuleux destin
d’Amélie Poulain » ou « Bienvenue chez les Ch’tis », tous sortis depuis 1990.
Mais ce que la plupart ne savent pas, c’est qu’il y a aussi quelques petits cinémas à Hambourg qui montrent en V. O. des films français moins connus. Les cinémas les plus actifs dans ce domaine sont le « Zeise », le « Métropolis », le 3001 et l’« Abaton ». Ces cinémas travaillent – très souvent – en coopération étroite avec d’autres établissements et institutions, notamment l’Institut français à Hambourg, la Filmförderung Schleswig-Holstein ou l’Ambassade de France à Berlin. Leur objectif principal est de maintenir et de développer les relations entre la culture cinématographique de la France et celle de l’Allemagne. L’Institut français s’est donné aussi pour tâche d’encourager la diffusion de l’héritage cinématographique français et des créations contemporaines, en subventionnant des festivals ou manifestations.
Les „Journées du cinéma français“ sont l’une de ces manifestations. Cette année aura lieu la 11ème édition de ce festival dont le concept est très simple : chaque été, la cinémathèque de Hambourg invite les spectateurs à découvrir sur grand écran, pendant deux semaines, le cinéma francophone actuel. Douze films sont sélectionnés, qui montrent la grande diversité du cinéma français [franzoesische-filmtage-hamburg.de]. Afin de rassembler tous les goûts et intérêts, les „Journées du cinéma français“ offrent une grande variété de genres – que ce soit le drame, la comédie, le film historique, le documentaire ou bien le film d’animation. Alors, que vous soyez Hambourgeois.e ou touriste intéressé.e par la culture française, venez au « Metropolis » cet été ! Découvrez Hambourg sous une autre perspective, loin de la route touristique traditionnelle. Vous serez surpris du succès du festival !
Si vous aimez, tout de même suivre des chemins plus
touristiques, vous pouvez vous inspirer de quelques films français tournés à
Hambourg, comme « The American Friend ». Tourné en France et à Hambourg, ce
film franco-allemand date de l’année 1977. Il a été tourné par Wim Wenders et est
adapté du roman policier « Ripley’s Game ». Ce film, qui a déjà fêté son 40ème anniversaire, a été montré l’année dernière à la manifestation « Eine Stadt
sieht einen Film ». C’est aussi un festival de films qui montre – pendant
seulement une journée – un film sélectionné. Guidé par des conversations
cinématographiques et des courts-métrages, le public a également suivi la carte
des lieux du tournage, parmi lesquels vous reconnaîtrez notre marché aux
poissons, notre vieux tunnel sous l’Elbe, le café « Strandperle » sur la plage
et la populaire avenue « Elbchaussee ». Bien que « The American friend » soit
un film des années soixante-dix, c’est une œuvre d’art captivante et un jalon
de l’histoire cinématographique allemande qui rendit le quartier de St. Pauli
des années 70 célèbre dans le monde entier. Donc, allez-y et découvrez en film
comme en vrai les lieux de notre ville maritime ! Pour acquérir quelques
impressions de celle-ci, vous pouvez notamment trouver des images fascinantes
sur le blog de Andrea David [filmtourismus.de].
Mais Hambourg, ce n’est pas seulement cela. C‘est aussi le lieu de naissance du réalisateur Fatih Akin. Fatih Akin, pour quelques-uns l’incarnation du réalisateur d’aujourd’hui, est l’un des rares réalisateurs allemands dont les films sont sélectionnés dans des festivals internationaux. Avec une mise en scène courageuse de thèmes critiques, il enthousiasme les spectateurs et particulièrement les Français. Ils adorent son style, sa capacité à intégrer ses propres émotions et pensées dans un film sans les rendre fades. C’est un magicien, un artiste, un créateur. Ayant grandi dans un des quartiers problématiques de Hambourg, il connaît sans doute mieux que d’autres les abîmes insondables de l’être humain. Dans l’un de ses derniers films, « In the Fade », qui traite de la justice à la fois d’une perspective d’extrême droite et d’une perspective morale, Akin essaie de montrer la contradiction et l’élasticité de ces deux termes. Avec ce film, Akin a – une fois de plus – attiré l’attention sur lui au Festival de Cannes. Nous pouvons donc être curieux de voir avec quels films il nous enthousiasmera à l’avenir !
Cet article a été rédigé par Vanessa Stenger, étudiante en Romanistique áà l’Université de Hambourg
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Le Thalia Theater à Hambourg est l’un des théâtres
allemands les plus importants et les plus connus en Europe. En 2018, il a
célébré son 175ème anniversaire. Ce que tout le monde ne sait pas,
c’est que le Thalia Theater a été fondé en 1843 par le Français Chéri Maurice.
Mais des relations avec la France existent-elles encore aujourd’hui ?Hanna
Klimpe, ancienne porte-parole du Thalia Theater, Christina Ratka et Emilia
Linda Heinrich, conseillères artistiques au Thalia Theater, ont répondu à nos questions.
Le répertoire du
Thalia Theater comprend environ 20 productions qui sont jouées quotidiennement
ou par blocs. Il y a environ neuf premières à la Großes Haus de l´Alstertor chaque
saison, ainsi que six premières au Thalia Theater de la Gaußstraße à Altona,
dont au moins trois premières d’auteurs francophones.
Selon Hanna Klimpe, les responsables de la dramaturgie et d´administration qui travaillent avec Joachim Lux pour décider du choix des pièces, sont très francophiles : les dramaturges ont ainsi étudié la langue française ou ont déjà vécu en France. En outre, le Thalia Theater a une vocation européenne et internationale, ce qui peut expliquer son attention accrue à la scène francophone. D´après Emilia Linda Heinrich, l’Allemagne et la France ont des similitudes dans leur identité culturelle, une relation historique et un intérêt commun pour des questions politiques et sociales. Il n’est donc pas étonnant que des textes d’auteurs francophones soient jouées régulièrement au théâtre, comme la version théâtrale du roman En finir avec Eddy Bellegueule (Das Ende von Eddy) d’Édouard Louis, dont la première a eu lieu en juin 2017.
Le Thalia Theater
aspire à un échange dynamique avec les auteurs dont les œuvres sont au
programme. Par exemple, l’auteur Édouard Louis est lui-même venu à la première
et a participé à une discussion publique.
De plus, il
existe de nombreuses coopérations avec des théâtres francophones, tout
récemment avec le Théâtre National de Strasbourg. La pièce I am Europe, mise
en scène par Falk Richter, a été créée au Thalia Theater lors des Lessingtage
en février 2019. Cependant, les collaborations sont toujours axées sur une
production spécifique, explique Christine Ratka. Une coopération continue avec
un théâtre n’est donc généralement pas courante.
Par ailleurs, le
Thalia se rend aussi en France : il y a quelques années, la pièce Ende
der Liebe, écrite et mise en scène par l’auteur Pascal Rambert, a été présentée
au célèbre Festival de théâtre, de danse et de chant d’Avignon. Ce festival est
l’un des plus prestigieux festivals d’Europe : fondé en 1947 par Jean
Vilar, il se déroule chaque année lors des trois dernières semaines de juillet.
En 2014, le Thalia Theater et sa production Don Giovanni. Last Party réalisé par Antú Romero Nunes, y ont de nouveau été invités. Mais même quand le
Thalia Theater n’est pas représenté par une production, ses dramaturges s’y
rendent chaque année pour rencontrer de nouveaux artistes internationaux.
Pour renforcer ses relations avec la France, le Thalia Theater a pour objectif de coopérer de plus en plus avec des sociétés et des collectifs français, bien que la manière de travailler soit totalement différente dans les théâtres français, explique Emilia Linda Heinrich. En effet, un réseau subventionné de théâtres urbains, tel qu’il existe en Allemagne, n’existe pas en France. Grâce au fonctionnement du répertoire allemand, il est possible d’absorber les risques inhérents à la création de nouvelles pièces inconnues, de manière à donner de meilleures perspectives aux pièces. C’est peut-être là l’une des raisons pour lesquelles, à l’inverse, de nombreux auteurs français mettent souvent en scène leurs propres pièces et fondent leur propre compagnie. En France, on subventionne plutôt les troupes théâtrales que les salles. En tout état de cause, il n’existe pas de séparation aussi stricte entre les domaines artistiques de l’écriture, de la mise en scène et du jeu en Allemagne. Par conséquent, des différences existent non seulement entre les systèmes de théâtre et les traditions littéraires, mais aussi au sein des processus de création artistique. Pour la prochaine saison 2019/2020, des pièces d’auteurs français sont à nouveau au programme du Thalia Theater et même une pièce en français (avec surtitrage en allemand) : fin septembre, les Hambourgeois pourront en effet découvrir l’immense actrice Isabelle Huppert sur la scène du Thalia, dans une pièce mise en scène par Robert Wilson – assurément une coopération théâtrale franco-allemande de très haut niveau!
Cet article a été rédigé par Joan Nethe, étudiante en Licence de français et de géographie à l’Université de Hambourg.
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.
Montblanc, Ricola, le fromage Appenzeller, Ovomaltine, TAG Heuer, Milka : voilà
ce qui dans l’esprit d’un Hambourgeois est suisse. Mais qu’en est-il
réellement ? Ces marques sont-elles suisses ? Et quelles sont leurs
relations avec Hambourg et l’Allemagne ?
Les produits que vendent ces marques sont en fait associés à la Suisse, car ils sont aussi les stéréotypes qui nous viennent à l’esprit lorsque nous pensons à ce pays : les montagnes, le fromage, le chocolat, les montres. Toutefois, toutes ces marques ne sont pas toutes helvétiques.
Commençons par Montblanc, il s’agit en réalité d’une société allemande
et même hambourgeoise, qui, à l’origine, est le fruit d’une collaboration entre
un banquier de Hambourg et d’un ingénieur de Berlin. Mais alors, d’où vient le
choix de la montagne comme effigie ? Et bien Monblanc revendique élaborer
des produits de la plus haute qualité et du plus haut niveau de l’artisanat
européen, à l’image du plus haut sommet de l’Europe.
Pour trouver une relation avec la Suisse, il
faut remonter en 1980, année au cours de laquelle Montblanc rejoint la
Compagnie financière Richemont. Groupe suisse spécialisé dans l’industrie de
luxe, il détient également Chloé, Jaeger-LeCoultre ou encore Cartier, pour citer quelques exemples. Par
la suite, en 1997, la société Montblanc Montre S.A. est fondée au Locle, ville
suisse qui est le cœur de l’industrie horlogère. Aujourd’hui, c’est une société
qui s’est fait une place de choix au salon de la Haute horlogerie à Genève.
En implantant cette société dans cette ville,
importante pour l’industrie horlogère suisse, Montblanc s’assurait de pouvoir
profiter de la tradition et l’expérience horlogère, pour continuer à proposer
des produits du plus haut niveau.
En ce qui concerne Ovomaltine, le fromage Appenzeller, Tissot, Swatch et Tag Heuer, ces firmes sont effectivement helvétiques.
En revanche, pour la marque de chocolat à la
vache violette, elle non plus n’est pas un produit complétement suisse. Milka a effectivement été créée en Suisse, à Neuchâtel,
mais aujourd’hui elle est détenue par un groupe américain et son siège est en
Allemagne, à Lörrach.
Milka, contraction de « Milch » et
« Kakao », la petite plaque de chocolat dans un emballage violet,
voit le jour grâce à Phillipe Suchard, créateur de la chocolaterie du même nom.
En 1987, Milka connaît un grand tournant, en
devenant une marque à elle seule, indépendante de Suchard. Encore aujourd’hui,
Milka est leader des ventes de tablettes de chocolat en Europe, surtout en
France, Autriche et Allemagne. C’est d’ailleurs en Autriche et en Allemagne
qu’elle a commencé à lancer de nouveaux produits chocolatés, différents des
tablettes.
Aujourd’hui, même si la marque utilise encore
cette vache de race Simmental (région de l’Oberland bernois, Suisse) sur fond
alpin, ce chocolat ne connaît pas vraiment de succès dans son pays natal, où
les gens le juge, bien souvent, trop sucré, trop extravagant avec ses milles
variantes : yoghourt fraise, Oreo, peanut caramel, etc. En ce qui concerne Hambourg, et l’Allemagne,
lorsqu’on se rend dans n’importe quel supermarché, on peut toutefois constater,
au vu de l’offre dans les rayons, qu’ici, la popularité de la vache Milka ne
faiblit pas.
Choix du français pour la dénomination de
produits :
Les marques francophones, tout comme certaines
marques qui n’ont aucun rapport avec le français, choisissent cette langue pour
nommer leurs produits. Par exemple, La
Grande Classique de Longines ou la Longines
Symphonette pour les montres de Longines,
ou encore la collection Rendez-vous chez Jeager-LeCoultre. Phénomène
constaté également chez Montblanc, avec les noms des stylos : Le Petit Prince Solitaire Doué, LeGrand, Le Petit Prince Classique, etc.
Pourquoi ? Certainement parce que le
français véhicule avec lui l’image de la France, l’idée d’un pays de personnes
sophistiquées et chics, pays du romantisme avec sa capitale, Paris, important
pôle de l’industrie de luxe et ville de l’amour. Puisque la seule évocation de
Paris, de la France et du français éveille ces idées, le choix de cette langue
pour mettre en avant les produits est une évidence. Si le consommateur aussi
fait ces associations, le français pourra l’attirer à acheter tel ou tel
produit.
Même si le français est toujours utilisé
aujourd’hui dans l’industrie de luxe à des fins commerciales, il convient cependant
de relever que l’anglais est de plus en plus utilisé dans ce domaine : une
des conséquence de la mondialisation.
Cet article a été rédigé par Florine V., étudiante en Traduction et Interprétation à l’Université de Genève, durant son échange à l’Université de Hambourg.
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.