Streetart: Langage universel

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Le Street Art s’exprime de la plus belle des façons grâce au plus beau des langages, celui du langage universel. Ce moyen de communication s’étend à l’univers entier, embrasse la totalité des êtres, il s’étend à tous, nous touche tous. De ce fait, c’est un art qui unit tous les pays, toutes les couleurs de peau et franchit les classes sociales.

Le langage de l’art, dans ses formes, dessins et expressions les plus diverses et les plus réussies, doit être considéré comme un langage universel, défendant des valeurs et des principes de respect, paix, tolérance et solidarité. Pour comprendre, je vous invite à découvrir l’œuvre de Case Maclaim – unter der Hand, localisé dans l’incroyable quartier bohème de Kreuzberg à Berlin. Devant l’immensité de l’œuvre et la force de ces deux mains en contact, ces mains qui se touchent, ces âmes qui se rejoignent, ces énergies qui se confondent, il est impossible de rester insensible. Les mains, figure d’échange et d’ouverture à l’autre, symbole de générosité sont finalement des notions qui constituent l’essence du Street Art.

Unter der Hand / Sous la main
Photo: Anaïs Gonzalez

Si au départ, le grafitti était loin de s‘afficher comme expression ouvertement politique et se concevait comme passe-temps des adolescents, il semble aujourd‘hui endosser un rôle plus profond. Face à une crise économique et morale généralisée, les murs tiennent de nouveau le haut du pavé, portent la parole et les cris des artistes urbains indignés. Les messages dénoncent la société de consommation, ainsi que ses discours politiques et médiatiques normalisateurs. Mus par la rage ou l‘amour, les auteurs de ces graffitis sur les murs de nos villes mêlant art et conviction politique, comme Banksy, JR, Invader ou Shepard Fairey nous révèlent que la parole n‘a pas de barrière.

Peu à peu, d’autres âmes révoltées s’expriment sur les murs du monde entier. Par exemple l’artiste Tarek, originaire de Paris, traversant Prague, Rome, New York, le Cameroun s’imposera fièrement aussi sur la scène hambourgeoise. Il a exposé au Bateau culturel MS Stubniz, à la Kunsthaus an der Alster et au Studio Longboard.

Si les artistes français du Street Art se déplacent jusqu’à Hambourg, leurs collègues allemands s’installent également en France. Le graffeur allemand Darco est ainsi le cofondateur du groupe FBI (Fabulous Bomb Inability), créé en 1985, qui réunit des graffeurs de nombreuses nationalités. Ce groupe a acquis une notoriété dans le milieu spécialisé du graffiti, puis s’est fait remarquer par le grand public par son originalité stylistique et ses thèmes, ainsi que par la taille de ses réalisations, qui leur ont permis d’entrer dans le livre Guinness des records en 1996. Cette personnalité du monde du grafitti a peint « Zeichen der Zeit » à Hambourg. Il a également participé en 2018 à la fresque murale dans le Superior Design Hotel East Hamburg avec OZ .

Photo: Anaïs G.

Ces artistes partagent leurs arts, leurs idées, s’exposent aux regards de tous, avec leurs codes, leurs limites. Ils sont comme des médiateurs entre ce que l’art a à dire, et ce que l’homme doit entendre.

Cet article a été rédigé par Anaïs G.

Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.

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Coup de coeur : la Bretagne à Hambourg

Port de Cancale, Bretagne
Photo: Guillaume Piolle, CC BY 3.0

 Un guide personnel de sites et lieux bretons ET hambourgeois !

Savourer des délices culinaires de la Bretagne, plonger dans la culture traditionnelle bretonne, la convivialité, le goût du partage, la simplicité, la bonne humeur et peut-être même trouver le prince charmant dans un lieu de rencontre breton à Hambourg?  Faites la connaissance des clubs, de la restauration et des associations bretons pour découvrir ce goût de vivre particulier : le « savoir-vivre breton » !

Étant en quelque sorte « Bretonne à Hambourg », du fait que j’ai grandi jusqu’à l’âge de six ans à Belle-Île-en-Mer, je suis en bonne compagnie, car environ 4000 Bretons sont à mes côtés. Je me suis donc demandé quelles sont les possibilités pour les gens installés à Hambourg d‘y « vivre la Bretagne » : y a-t-il des restaurants qui apportent la vraie saveur bretonne aux Hambourgeois ? Existe-t-il des endroits où on peut partager ce goût de vivre particulier, cette convivialité, le goût du partage et la bonne humeur ? Est-ce possible de profiter de la compagnie francophone de Bretons quelque part à Hambourg ?  Heureusement, je peux tout de suite vous rassurer : oui, oui et oui !

• Les spécialités bretonnes à goûter absolument

Je vous conseille de passer un jour à la boulangerie Die Patisserie (Bahrenfelder Straße 231, 22765 Hamburg-Ottensen) pour déguster un Kouign Amann, les croissants au beurre, la baguette tradition ou les quiches (miam … avec du chèvre), les macarons, la tarte Tatin et bien sûr à l’occasion une délicieuse Galette des Rois !

Pour savourer des galettes garnies de toutes sortes d’ingrédients salés, ou des crêpes sucrées, il faut absolument aller à la Crêperie Bretonne du Ti Breizh (Deichstraße 39, 20459 Hamburg). Vous pouvez également y manger de la Soupe de poisson bretonne ou des Filets de sardines et bien évidemment il y a aussi du Cidre ou du Kir Breton à boire. Tout ça dans une ambiance unique, car les serveurs vous accueillent en français et que les deux étages de la salle du restaurant accueillent régulièrement des expositions d’art breton. Dans cette crêperie située au bord de l’eau du Nikolaifleet, la devise bretonne « Prendre le temps de vivre » prendra tout son sens à chaque visite.

• Pour les amoureux de la Bretagne:  vivre et partager les traditions bretonnes, danser, chanter, faire la fête 

L’Association des Bretonnes et Bretons d’Allemagne du Nord (ABBAN e. V., [www.abban.de]) organise régulièrement des activités autour du thème de la Bretagne : des initiations à la langue bretonne, des rencontres conviviales, des stages de danse bretonne, des fest-noz ou des ateliers de musique bretonne. On peut également assister à des soirées contes et légendes.

Tous les ans, le Club d’Affaires Franco-Allemand de Hambourg (Amicale de Hambourg e.V., [www.cafa-hambourg.de] ) fête au mois de janvier la « Galette des Rois » et lors du festival arabesques [www.arabesques-hamburg.de], on peut de façon régulière assister à des prestations d’artistes bretons. Cette année par exemple, le groupe breton La Gâpette a donné au mois de février un concert sur le bateau MS Stubnitz. La société Franco-Allemande CLUNY e. V. Hamburg [www.cluny.de] nous fait aussi profiter de sujets autour de la Bretagne. En 2018, en lien avec la sortie du film 3 Jours à Quiberon, l’auteur Michael Jürgs a lu un texte sur l’actrice Romy Schneider.

Mais comment se fait-il qu’il y ait autant de possibilités de rencontre pour les Bretons vivant à Hambourg ?

 D’une part, les Bretons sont chauvins. Ils aiment afficher leur identité bretonne, et le drapeau breton flotte un peu partout. Ils sont conscients d’habiter une belle région et sont fiers d`être bretons.

De plus, la Bretagne se donne une identité forte : une signalisation routière et des écoles bilingues français-breton. De même, les groupes de danse et la musique bretonne, les festivals ainsi que les défilés traditionnels réveillent chez les Bretons une certaine fierté de leur culture et leur terre et aussi un fort sentiment d’appartenance régionale.  À l’étranger, leur région d’origine leur manque. Les Bretons créent donc des associations bretonnes, car ils ont plaisir à se retrouver entre eux et à célébrer leur région. 

Par ailleurs, le commerce entre la ville de Hambourg et la région de la Bretagne a déjà commencé à prospérer au XVIIe siècle. Au fil du temps, la ville hanséatique a gardé de l’importance pour le commerce français. Hambourg est une ville dynamique, offrant de nombreuses possibilités d’emplois. De grandes entreprises françaises se sont installées à Hambourg, en y apportant parfois des employés bretons, par exemple l’armateur de porte-conteneurs français La Compagnie maritime d’affrètement – Compagnie générale maritime (CMA CGM) et la compagnie de croisière française Ponant (anciennement Compagnie des Îles du Ponant). À Hambourg, les Bretons se sentent à l’aise, car ils sont au bord de l’eau. D’ailleurs, on pourrait dire que Hambourg a un «côté breton» avec le paysage portuaire … et une météo assez proche de celle de la Bretagne. 

Pour finir, j’aimerais vous révéler ce que les Hambourgeois associent à la culture bretonne et aux Bretons : la mer, la pluie, des délices culinaires (crêpes et cidre), le folklore, la musique celtique, un fort sens des traditions et de l’identité, de grands voyageurs (par rapport aux autres Français), les romans de Jean-Luc Bannalec (qui est quant à lui bien allemand)… 

Mais l’avis est unanime : « De toute façon, tout est bon chez les Bretons ! ».

Cet article a été rédigé par Marie T., étudiante en Licence (M.Ed.) de français et de mathématiques à l’Université de Hambourg

Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.

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Les interprètes, ces talents cachés

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À Hambourg, on parle allemand. Mais qu’en est-il de la présence du français dans la ville hanséatique ? Rencontres culturelles, conférences, manifestations de firmes internationales, rencontres politiques, tribunaux, services de police, jumelage urbain… le plurilinguisme est bel et bien présent à Hambourg, mais encore faut-il le savoir ! C’est bien souvent grâce aux interprètes que le contact et la communication entre francophones et germanophones est possible. Intéressons-nous de plus près à ces talents linguistiques que l’on ne voit souvent pas (et qui sont trop souvent oubliés), mais que l’on entend.

La formation d’un interprète

Nombreux sont ceux qui arrivent à se débrouiller dans d’autres langues que leur langue maternelle, et parfois cela suffit pour se faire comprendre lorsque l’on voyage ou que l’on visite une ville étrangère. Cependant, nous reconnaîtrons tous qu’il est plus agréable, et suivant les situations même nécessaire, de ne pas seulement avoir compris quel est le thème de la discussion, mais d’en comprendre les détails et de pouvoir écouter un interlocuteur de langue étrangère sans avoir à faire d’efforts. C’est là qu’interviennent les interprètes. Ces derniers maîtrisent généralement de deux à quatre langues, dans lesquelles ils sont souvent à même d’interpréter dans deux directions : de la langue source/passive à la langue maternelle et vice versa. Traditionnellement, par souci de facilité et de précision, on préfère l’interprétation de la langue passive vers la langue maternelle, mais certains talents linguistiques sont à l’aise dans l’autre sens également. Pour devenir interprète, il ne suffit pas seulement de connaître grossièrement une langue étrangère et sa langue maternelle, il s’agit de les maîtriser toutes les deux parfaitement. Cela nécessite un long et riche parcours, des années d’étude, de la curiosité et beaucoup, beaucoup de persévérance.

Pour maîtriser une langue, il ne suffit pas seulement de la comprendre et de la parler, il s’agit également de pouvoir la prononcer correctement, de connaître les expressions que celle-ci emploie, qui sont généralement très différentes d’une langue à l’autre, et aussi d’avoir connaissance et conscience de la culture qu’elle renferme. Ces éléments sont dans le cadre de l’interprétation extrêmement importants, c’est pourquoi une licence et un master, qui est l’un des parcours de formation possible, ne suffisent souvent pas pour devenir interprète. En effet, nombreux sont les interprètes ayant fait un, voire plusieurs séjours linguistiques dans les pays de leurs langues passives (leurs langues apprises, celles dans lesquelles ils interprètent). Tel est le cas de la traductrice et interprète germanophone Svenja Huckle, dont la formation universitaire à Saarbrücken a duré sept ans en tout (incluant deux semestres à l’étranger en Espagne et en France) et qui exerce depuis plusieurs années sa profession à Hambourg. Ces séjours lui ont permis d’améliorer ses compétences linguistiques de façon considérable, d’acquérir un vocabulaire et des expressions de la vie courante que l’on n’a pas l’habitude de rencontrer dans les livres de grammaire et aussi et surtout de s’imprégner de la culture des pays où elle a séjourné afin de pouvoir mieux les comprendre et donc de mieux interpréter.

Quels sont les domaines où interviennent les interprètes ?

À Hambourg, les interprètes sont demandés dans de nombreux et très différents domaines. Svenja intervient par exemple dans certaines activités telles que des manifestations ou rencontres culturelles dans le cadre de l’Institut Français pour procurer aux auditeurs une parfaite compréhension du français et/ou de l’allemand. Dans le cadre de conférences où des auditeurs francophones et germanophones sont présents, Svenja travaille dans une cabine allemand-français pour assurer une traduction simultanée des paroles de l’orateur et ainsi permettre aux auditeurs de ne manquer aucune information. Certaines grandes entreprises internationales la sollicitent également pour leurs employés dans le cadre de certains événements ou par exemple pour l’administration lors de rencontres dans le cadre d’un jumelage urbain. Dans la ville hanséatique, le tribunal et la police font aussi régulièrement appel aux interprètes, entre autres pour le bon déroulement d’un interrogatoire ou d’un procès, pour rendre possible le dialogue entre les autorités et le prévenu. Les domaines dans lesquels les interprètes sont amenés à travailler sont donc très divers et variés ; ils n’ont pas le temps de s’ennuyer !

Interprète, mais pas que.

Étant donné que le métier d’interprète n’est pas un emploi à horaire régulier, il y a selon les périodes plus ou moins de travail selon le nombre de demandes et de mandats. Pour cette raison, un interprète exerce généralement au moins une seconde activité, par exemple la traduction. « Ici, à Hambourg, il est nécessaire d’avoir un ou deux autres emplois (c’est tout du moins mon cas, mais la plupart des gens que je connais traduisent et interprètent). Je traduis aussi (traduction – interprétation environ 50/50) et je suis la directrice musicale d’une comédie musicale étudiante au Theater Lüneburg. », me dit Svenja. L’interprète passe naturellement aussi beaucoup de temps à préparer son prochain mandat (rencontre avec d’autres interprètes, apprentissage du vocabulaire spécifique au débat, création d’un glossaire, etc.).

Les métiers d’interprète et de traducteur se ressemblent et sont issus d’une formation généralement similaire, mais ils restent tout de même très différents dans leur pratique. En traduction, on cherche à retranscrire un texte source dans une langue cible avec exactitude, en veillant à choisir le bon mot qui conviendra au contexte. En interprétation, en revanche, il faut certes de la rigueur, mais l’objectif principal est de transmettre le sens de ce qui a été dit par un orateur ; il ne s’agit pas de traduire mot-à-mot ce que l’intervenant vient de dire. La traduction est une activité laissant plus de temps à la réflexion qui permet au traducteur d’effacer et de réécrire à souhait sa traduction. L’activité d’interprète est, elle, beaucoup plus spontanée, car l’interprète n’a pas le luxe de pouvoir réfléchir dix minutes sur la meilleure façon de traduire une expression ou un mot, il doit agir instantanément dès qu’il entend l’orateur parler. Selon Svenja, le métier d’interprète exige plusieurs compétences : « Vous devez être flexible, prêt à vous familiariser rapidement avec de nouveaux sujets, et non pas être perfectionniste, car ce que l’on dit n’est conçu que pour un court instant et doit être créé rapidement et disparaître tout aussi rapidement. » La curiosité et l’intérêt pour le monde, les langues et les cultures qui nous entourent sont naturellement utiles pour avoir, entre autres, les connaissances nécessaires lors d’insinuations ou d’allusions à la politique ou la culture, pour comprendre les jeux de mots, etc. Ces points sont importants et méritent d’être soulignés, car ils constituent souvent les raisons qui permettent de décider si l’on préfère devenir traducteur ou interprète, ou les deux !

Quelle est la motivation d’un interprète à faire ce qu’il fait ?

« Chaque mission d’interprétation est passionnante, vous vous familiarisez avec de nouveaux sujets, vous apprenez toujours quelque chose que vous ne connaissiez pas auparavant, vous rencontrez de nouvelles personnes, vous travaillez avec différents collègues et vous aidez les gens à communiquer entre eux et à apprendre de nouvelles choses. Et c’est aussi un petit coup d’adrénaline, cette coupure complète de l’environnement, l’écoute, réfléchir durant une fraction de seconde, puis livrer la traduction dans l’autre langue, aussi précisément et fidèlement que possible. La joie d’une interprétation réussie, d’une discussion rendue possible… Pour moi, cela peut difficilement être comparé à autre chose. » – Svenja Huckle

Tout d’abord, l’amour pour les langues. Aimer apprendre, comprendre, écouter, parler… C’est un métier où l’on ne cesse d’apprendre des choses ; chaque nouvelle expérience, chaque nouveau mandat est unique ! Cet amour pour les langues doit être combiné avec l’envie d’échanger, de partager avec d’autres êtres humains, car un interprète ne travaille pas seul derrière un ordinateur, il va à la rencontre d’autres personnes et les aide à se comprendre. Il y a également la joie et la satisfaction personnelle de l’interprète, lorsqu’il a réussi à employer les bons mots et les bonnes tournures de phrase lors de sa performance. Finalement, le métier d’interprète est également un métier excitant. Le fait de ne jamais savoir exactement ce que l’orateur va dire, de devoir improviser et être spontané tout au long de l’interprétation procure de l’adrénaline et oblige l’interprète à être entièrement concentré sur sa performance du moment, à ne se laisser distraire par aucun bruit, aucun mouvement alentour susceptible de le perturber et lui permet de se couper du monde le temps de son travail, ce qui est aussi une des particularités de cette profession.

Cette spontanéité, cette adrénaline, ce stress créés peuvent paraître négatifs au premier abord, mais ils sont en fait bien souvent l’un des moteurs de ce métier, ce qui le rend si palpitant !

Un grand merci à Svenja Huckle pour sa collaboration lors de l’écriture de cet article.

Cet article a été rédigé par Elodie H., étudiante ERASMUS à l’Université de Hambourg.

Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.

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Penser à la Warburg-Haus

Bibliothek im Warburg-Haus
Photo: Ralf Appelt, CC BY-NC-SA 2.0

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On pensait commencer par la Révolution française, puis suit Marie-Antoinette, ensuite les gestes, on découvre alors la religion,les mains, puisla justice et encore

L’ « Index des sources d’iconographie politique » de la Warburg-Haus, qui se situe près de la station de métro ‚Kellinghusenstraße‘ ,est un instrument de recherche qui offre un espace infini à notre penchant pour les pensées associatives.

Un peu bizarre, mais attirante.

D’abord, je me perds dans les recherches. J’ai l’impression de perdre de vue ce que je cherche.

Il vaut mieux ne rien chercher de particulier. Mais il est néanmoins important de chercher quelque chose. Je me surprends à perdre mon temps en regardant les images les unes après les autres, les mots clé après d’autres mots clé.

… mais perdre son temps, ce n’est pas une bonne stratégie pour terminer ses études de Master … !

Bon… la France à Hambourg … super, il y a une catégorie « 385 – Revolution – 50 Frankreich – Ereignisse »  

Je vais certainement y trouver ce que je cherche !

Marie-Antoinette.

Est-ce que cela a quelque-chose à voir avec Hambourg ? J’essaie de trouver quelque chose en tapant « Marie-Antoinette Hambourg » sur Google.

Meintest du : Marie-Antoinette Hamburg ? me suggère le moteur de recherche.

Oui, pourquoi pas …

Videos  :     « Marie-Antoinette – Clips & Trailer »

              « Marie-Antoinette’s history »

              « Die Zeit vor dem 20. Jahrhundert  : Marie  Antoinette und die … »

Nutzer fragen auch  : « Sollen sie Kuchen essen ? »

                « Wann wurde Marie- Antoinette hingerichtet ? »

                « Wie viele Kinder hat Marie- Antoinette  ? »

                 « Wie alt war Marie-Antoinette ? »

« Marie-Antoinette : Menschliches Revolutionsspektakel – Kultur & Live …

– 31.01.2009 – Im Musical Theater Bremen feierte “Marie-Antoinette“ des Erfolgsduos Michael Kunze und Sylvester Levy eine umjubelte Europapremiere »

« Zuckermonarchie – Cupcakes, Sweets, Events. Café in  

Hamburg – Marie-Antoinette. Lass dich von einem Rausch aus Farben, Blumen … »

Rien, rien de rien, et je décide de mettre mon portable de côté.

Peut-être qu’une lettre quelque part dans les archives documente aussi une correspondance d’Aby Warburg avec un historien d’art français ? 

Je regarde les images que j’ai sorties du tiroir «  385 – Revolution – 50 Frankreich  » de

l’Index sur l’iconographie politique. Je scrute Marie-Antoinette avant son exécution, elle savait qu’elle mourrait bientôt. Mais sur ces images, je ne trouve pas de grandes émotions. Marie-Antoinette est représentée le dos droit, le visage neutre, parfois un peu triste. C’est bizarre …

Si j’avais été l’illustratrice, je l’aurais dessinée  dévorée par la panique, gémissant.

Je commence à chercher dans le tiroir  : « 200 – Gesten – politische Gesten – Schmerz » et

«  200 – Gesten – politische Gesten – Verzweiflung  »

Voilà, ce sont ces gestes que j’avais à l’esprit pour Marie-Antoinette.

Elle, au contraire, ne crie pas, elle ne pleure pas, elle regarde vers le ciel. Même en voyant la guillotine, elle donne l’impression d’être maîtresse d’elle-même.

Elle ressemble plus à cette dame que l’on trouve dans le tiroir  : «  370 – Recht  » «   370/10 Gerechtigkeitsbilder  » «  370/7 Exempla  »

Les mains attachées, elle est l’incarnation du droit. Quelqu’un demande justice et quelqu’un est condamné. 

… une manifestation des idées pour rendre justice à quelqu’un, pour en exercer le pouvoir …

Marie-Antoinette, quelle est sa fonction sur les images ? Que symbolise-t-elle ? Qui voulait exprimer ce point de vue en créant ces images ? D’où viennent ces images et où vont-elles ? Quels aspects de ces images parviennent jusqu’à nous aujourd’hui ? … et quels aspects pouvons-nous décoder ? Comment les déchiffrer ?

STOP  ! Ne fallait-il pas trouver des réponses plutôt que des questions ?

Tout à coup, je me trouve pantoise au beau milieu de mes recherches …

… Merci, Aby !

P.-S.  : Et le lien avec Hambourg: La Warburg-Haus rend possible une telle recherche associative … aussi sur l’histoire française, si vous voulez.

Cet article a été rédigé par Albina S., étudiante en Romanistique à l’Université de Hambourg.

Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.

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Le miracle de Hambourg : « Vive de Gaulle ! »

De Gaulle et Adenauer
Photo: Steiner, Egon | Bundesarchiv, B 145 Bild-F011021-0002, CC-BY-SA 3.0 DE

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Dans le cadre d’un voyage officiel en Allemagne, le Président de la République française, le général Charles de Gaulle, est venu à Hambourg le 7 septembre 1962. Contrairement aux attentes, sa visite à Hambourg a été un grand succès et a fait partie d’un processus historique important.

Le « passé français » de Hambourg

En 1962, les Allemands responsables ont d’abord été très réservés sur le souhait de Charles de Gaulle de se rendre à Hambourg. La ville était traditionnellement anglophile et pas du tout francophile – surtout à cause de la « période française » de 1806 à 1814. Napoléon avait fait entrer son général Mortier dans Hambourg avec environ 3000 soldats. Cet événement avait été suivi par une période d’oppression et constitue donc un chapitre sombre de l’histoire de Hambourg.

Par conséquent, il y avait beaucoup de scepticisme avant la visite de de Gaulle et tous se demandaient comment la population réagirait à cette visite.

File:Bundesarchiv B 145 Bild-F013860-0004, Bonn, Staatsbesuch Präsident Charles de Gaulle.jpg
De Gaulle visite Bonn
Photo: Inconnu.e | Bundesarchiv, B 145 Bild-F013860-0004

De Gaulle à Hambourg – « Le miracle de Hambourg »

Le matin du 7 septembre 1962, Charles de Gaulle est arrivé à l’aéroport de Hambourg, où il a été accueilli par le maire Paul Nevermann. Son premier rendez-vous a eu lieu à la mairie et de Gaulle a signé le Livre d’Or de la ville. Une adresse publique à la population n’était pas prévue pendant le séjour du Président à Hambourg – et pourtant il y a eu une apparition devant environ 30.000 personnes. L’interprète du président de l’époque, Hermann Kusterer, décrit la situation à la mairie dans une interview : « Soudain des bruits forts sont apparus dans la rue et quelqu’un a dit : ‹ C’est impossible, c’est un miracle. › […] Et de Gaulle a remarqué qu’il y avait une grande foule rassemblée en bas criant : Vive de Gaulle ! Vive de Gaulle ! » Et qu’a fait de Gaulle ? Il est apparu à une fenêtre, les bras écartés et il a déclaré de sa voix forte, en allemand : « Es lebe Hamburg ! Es lebe Deutschland ! Es lebe unsere deutsch-französische Freundschaft ! »

Contrairement aux attentes, la population a réservé un accueil chaleureux et enthousiaste au Président français qui a fort apprécié cette journée. La visite à la mairie a été suivie de deux autres rendez-vous ce jour-là : à l’école de guerre allemande et à « l’Audimax » de l’Université de Hambourg.

Avant de parler aux soldats allemands à l’école de guerre allemande, de Gaulle a revêtu son uniforme de général. Son but était d’être perçu comme leur égal. Lui qui avait été dix ans plus tôt un farouche opposant au réarmement allemand faisait maintenant un discours devant les officiers de la Bundeswehr – un moment historique important. De Gaulle a encouragé une coopération militaire étendue entre la France et l’Allemagne en disant qu’elle était « essentielle à l’union de nos deux pays. Après tout, comme l’écrivait votre Zuckmayer : ‹ War es gestern unsere Pflicht, Feinde zu sein, ist es heute unser Recht, Brüder zu werden › ».

Peu après, lors de son discours à « l’Audimax » devant 1500 personnes du monde des affaires et de l’industrie, de Gaulle a également souligné la nécessité d’une alliance franco-allemande en disant que l’essentiel de son voyage était l’amitié entre la France et l’Allemagne. Il a aussi parlé de l’importance de la communauté européenne et de ses avantages pour d’autres pays aussi. Finalement, le Président français a remercié le public « du témoignage que vous avez bien voulu apporter aujourd’hui à l’amitié de la France et de l’Allemagne, par là même à l’unité de notre Europe et par là même à la liberté du monde. »

Jeter les bases du traité de l’Élysée

Pendant sa visite à Hambourg et tout son voyage en Allemagne, de Gaulle s’est préoccupé de surmonter l’histoire de la violence franco-allemande et d’encourager le rapprochement et l’amitié entre les deux pays – et donc entre les deux peuples. La ville anglophile de Hambourg, avec son accueil chaleureux du président français, est ainsi devenue l’un des lieux où les bases du traité de l’Élysée ont été jetées. Le 22 janvier 1963, quelques mois après la visite de de Gaulle en Allemagne, ce traité a été signé par Adenauer et de Gaulle. Les deux chefs de gouvernement ont accompli un grand pas vers la paix et la visite du président français à Hambourg peut être considérée une étape importante de ce processus.

Cet article a été rédigé par Kristina F., étudiante en Master de français et d’anglais à l’Université de Hambourg.

Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.

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