Yasmina Reza

par Jule S., Sarah S. et Eva W.

  1. 1) Biographie
  2. 2) Ses œuvres
  3. 3) Test de connaissance

1) Biographie

Yasmina Reza est une écrivaine, scénariste et dramaturge française. Elle naît à Paris le premier mai 1959 et grandit dans un milieu bourgeois juif cosmopolite. Fille d’un ingénieur russo-iranien et d’une violoniste hongroise, qui sont tous les deux réfugiés du national-socialisme, elle a des racines internationales. Pendant son enfance, son histoire de famille turbulente la distingue beaucoup de ses camarades, mais elle voit cela comme privilège. Elle insiste sur le fait que la majeure partie de son travail est autobiographique. Reza se décrit comme une enfant assez solitaire et isolée. A l’âge de huit ans, elle écrit son premier poème, La Mort et la Vie. Guidée par sa passion pour le théâtre et l’écriture, elle s’inscrit en 1984 au cours Jacques Lecoq après avoir obtenu une licence de sociologie et un diplôme d’études théâtrales à l’université de Nanterre. Au cours de son parcours professionnel, Reza travaille non seulement comme écrivaine, mais aussi comme comédienne, actrice de théâtre et de cinéma et comme scénariste et dramaturge.

2) Ses œuvres

Sa première pièce de théâtre Conversations après un enterrement lui vaut déjà le Molière du meilleur auteur en 1987. Au cours de sa carrière, elle écrit de nombreuses pièces de théâtre dont Art, publiée en 1994, est la plus connue et prestigieuse. Sa pièce Le Dieu du carnage (2006) a même été portée à l’écran en 2011. De plus, elle écrit plusieurs romans, comme par exemple Heureux les Heureux (2013) et Babylone (2016), pour lequel elle reçoit le Prix Renaudot 2016. Elle est auteure de nombreux autres récits, essais et scripts. Ses œuvres traitent principalement de thèmes autobiographiques. Elle est inspirée par ses propres expériences et observations des relations humaines quotidiennes. Ses œuvres contiennent des thèmes assez sérieux et graves, mais Reza les présente de manière très comique et ironique. Ses pièces de théâtre notamment sont dominées par le non-dit et un style elliptique, ce qui permet aux spectateurs/lecteurs et aux acteurs une grande liberté d’imagination et d’interprétation.

2.1 Réception

Peut-être est-ce cette façon de traiter de sujets profonds qui attire une variété de spectateurs et rend Yasmina Reza la dramaturge française contemporaine la plus jouée dans le monde. Ses œuvres sont traduites dans plus de trente langues et sa pièce de théâtre la plus connue, Art, était jouée dans cinquante-sept pays.

3) Test de connaissance

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Assia Djebar

par Myra, Amelie et Naomi

  1. 1) Biographie
  2. 2) Ses œuvres et ses langues
  3. 3) Test de connaissance

1) Biographie

Née le 30 juin 1936 en Algérie et morte le 7 février à Paris en 2015, Assia Djebar fait partie des écrivaines francophones et maghrébines les plus renommées. Elle est non seulement écrivaine de romans, essais et nouvelles mais aussi cinéaste, dramaturge, professeure et historienne.

Assia Djebar, dont le vrai nom est Fatima-Zohra Imalayène naît à Cherchell en Algérie. Elle va à l’école française, d’abord en Algérie et plus tard au lycée à Paris. Très bonne élève, elle devient la première femme algérienne et la première musulmane à entrer à « l’École normale supérieure », une institution française prestigieuse. En 1955 elle y commence ses études d’histoire. Très marquée par la Guerre d’Algérie, elle décide de suivre les consignes de grève de l’Union générale des Étudiants musulmans algériens (UGEMA) et ne passe pas ses examens. Elle sera exclue de l’École. Malgré ou grâce à ces incidents elle écrit son premier roman « La Soif » en 1957 à l’âge de 20 ans, puis son deuxième « Les Impatients » l’année suivante. C’est alors qu’elle choisit le pseudonyme Assia Djebar. Assia signifie consolation, Djebar l’intransigeance.

2) Ses œuvres et ses langues

De nombreux ouvrages suivent, tels que « Les enfants du nouveau monde », « Femmes d’Alger dans leur appartement » ou « Le blanc d’Algérie ». Ses livres traitent à plusieurs reprises des tentatives d’émancipation des jeunes femmes arabes. Ils racontent des pensées et des désirs, de la réalité de la vie algérienne, ce que personne d’autre n’osait dire. Avec ses livres, Assia Djebar réussit à rompre le silence éternel des femmes arabes en les racontant et en insistant sur le désir de liberté.. En abordant ces thèmes Assia Djebar se distingue du regard des écrivains à son époque et devient un symbole de la nouvelle génération d’écrivains algériens. Pourtant, elle est aussi une femme controversée – si elle représente une auteure fabuleuse qui parle des minorités et de l’oppression, on lui reproche également de rejeter les traditions et ainsi ses origines. Dans ce contexte, il existe chez elle aussi un déchirement intérieur vis-à-vis de ses langues : sa langue maternelle, le berbère et le français. Le français est à la fois sa langue intellectuelle et la langue de « l’oppresseur colonialiste ». C’est d’ailleurs ce qu’on lui a toujours est reproché : d’être une écrivaine solidaire avec les femmes algériennes, mais en même temps d’être une femme privilégiée utilisant la langue du colonialiste. Néanmoins, Assia Djebar compte au nombre des pionnières féminines au Maghreb. En 2000 elle reçoit le « Prix de la paix des libraires allemands » et plusieurs nominations pour le prix Nobel de littérature. De plus, en 2005, Assia Djebar est élue à l’Académie française, une institution de littérature française de grande renommée.

3) Test de connaissance

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La littérature maghrébine

par Myra, Amelie et Naomi

Le rôle de la langue française dans la littérature maghrébine

La langue française a pris sa place en Algérie à partir de 1830, avec le début de la colonisation française. À partir de 1920, la littérature maghrébine a commencé à prendre de l’importance en Europe. Le thème principal y est la liberté, d’abord dans le contexte de la colonisation, puis, depuis l’indépendance acquise par la guerre d’Algérie (1954 – 1962), de plus en plus la liberté de l’individu. Le style d’écriture qui caractérise la littérature maghrébine est un réalisme traditionnel et minimaliste. Les écrivaines maghrébines, elles aussi, font entendre leurs voix par leurs écrits.

La littérature postcoloniale

par Morgane C. et Emily B.

Les pays francophones d’Afrique ont une histoire étroitement liée au colonialisme français et belge et à leurs conséquences politiques et sociales. La littérature sert ici souvent d’exutoire pour revenir sur ces expériences traumatisantes et aborder des thèmes tels que la guerre civile ou les dérives politiques. La fiction est ici utilisée pour témoigner, dénoncer et démythifier la réalité. Une préoccupation centrale d‘Ahmadou Kourouma dans son œuvre reste de ne pas taire les dérives. Pour ce faire, il a recours à la langue française. Deux raisons l’ont poussées à ce choix : d’une part, sa langue maternelle, le Malinké, n’est parlée que par une petite partie de la population ivoirienne, sans compter que peu de personnes parlant le Malinké sont alphabétisées. D’autre part, il a été scolarisé en langue française, tout comme le sont ses protagonistes dans ses œuvres.

Jules Verne

par Cindy C. et Joan N.

  1. 1) Biographie
  2. 2) Influences littéraires
  3. 3) Voyage au centre de la terre
    1. 3.1 Contenu
    2. 3.2 Adaptations
  4. 4) Analyse: Voyage au centre de la terre
  5. 5) Test de connaissance
  6. 6) Exercice: La suite de texte
  7. 7) Exercice: Une lettre

1) Biographie

Né le 8 février 1828 à Nantes, Jules-Gabriel Verne est un écrivain français de romans d´aventures populaires dans le monde entier.[1] Dès sa jeunesse et pendant ses études de droit, il écrit des pièces de théâtre. Contre la volonté de son père, Jules Verne délaisse ses études pour se consacrer à sa passion : l’écriture. En 1862, il rencontre l´éditeur Hetzel, qui publie ses premiers textes comme Cinq semaines en ballon ; ces textes connaissent un grand succès. Tandis qu’auparavant il travaillait à la bourse ; grâce à cette coopération, la carrière du jeune auteur commence. Il devient alors possible pour lui de gagner sa vie grâce à ses histoires, et il publie en moyenne deux œuvres par an. Malgré tous ses efforts, sa candidature à l´Académie française en 1883 sera rejetée, mais il fera partie en revanche de la société des auteurs et compositeurs dramatiques et de la société de géographie. [2]Jules Verne écrit en effet principalement des romans d´aventures à caractère géographique, le plus connu étant Voyage au centre de la terre, où il mélange la science et la fiction.

image 1: Jules Verne, source: https://t1p.de/2l65

2) Influences littéraires

Verne est surtout fasciné par les nombreux voyages en mer qu´il fait depuis son jeune âge. Ses travaux d´écritures sont marqués par ses excursions vers le Royaume-Uni, la Norvège, la Scandinavie et l´Irlande : des paysages que les lecteurs et lectrices peuvent retrouver dans ses histoires. Dans ses œuvres, l´auteur fait de multiples références à des découvertes scientifiques de son époque, dont les plus connues sont la locomotive (1804), la dynamite (1864) et les ondes électromagnétiques (1887). Pour son temps, il est en avance sur la plupart des auteurs. Il utilise de nouvelles techniques et inventions de cette époque pour les développer dans ses pensées avant de traduire ses visions en romans et en pièces de théâtre. Ainsi reproduit-il le dynamisme et l´optimisme scientifiques de son temps.[3] D’un point de vue philosophique, l´écrivain français est influencé par le positivisme représenté par Auguste Comte. Cette idéologie met l´accent sur les lois scientifiques sans prendre en considération la question de l’origine. En outre, Comte préfigure une nouvelle science, la sociologie, qui a pour but l’étude des sociétés, perçues comme des objets culturels.[4] Les livres de Verne transmettent cette vision du monde empreinte de positivisme et de sociologie. Parfois, Verne se réfère à d’autres auteurs de son époque qui écrivent aussi des romans d´aventures comme E.T.A. Hoffmann qu’il cite par exemple dans Voyage au centre de la terre.[5]

Références bibliographiques:

  1. Carpentier, Gilles (2000) : Jules Verne. Le scaphandrier des abîmes , dans: http://verne.jules.free.fr. [22.5.2020]
  2.  Assistance scolaire personnalisée (2000-2020): Jules Verne, Voyage au centre de la terre: science et fiction, dans: https://www.assistancescolaire.com/eleve/1STMG/francais/reviser-le-cours/1t_fra_02 [22.5.2020].
  3.  Assistance scolaire personnalisée (2000-2020): Jules Verne, Voyage au centre de la terre: science et fiction, dans: https://www.assistancescolaire.com/eleve/1STMG/francais/reviser-le-cours/1t_fra_02 [22.5.2020].
  4.  L´Académie de Clermont-Ferrand (s.a.): La science-fiction, dans: https://www.ac-clermont.fr/disciplines/fileadmin/user_upload/Lettres-Histoire/formations/Lettres/presentation_av_scientifs.pdf, p.5 [22.5.2020].
  5. Sujets corriges bac (2019) : Voyage au centre de la terre, Jules Verne. Parcours, science et fiction programme du bac de français 2020, dans: http://www.sujetscorrigesbac.fr/pages/preparer-l-epreuve-anticipee-de-francais/travailler-et-preparer-la-sequence-roman-pour-l-eaf/jules-verne-voyage-au-centre-de-la-terre-parcours-science-et-fiction-eaf-2020/voyage-au-centre-de-la-terre-jules-verne-parcours-science-et-fiction-programme-du-bac-de-francais-2020.html [22.5.2020].

3) Voyage au centre de la terre

Voyage au centre de la terre a été publié en 1864. Ce roman d´aventure de Jules Verne est l´une de ses œuvres les plus connues et représente le début du mouvement littéraire de la science-fiction. L´auteur décrit, comme le titre l’indique déjà, l’excursion d´un professeur et de son neveu vers le centre de la terre et leurs nombreuses aventures. Ce qui est marquant, c´est que Jules Verne fait référence aux éléments scientifiques et utilise en même temps des aspects fictifs.

3.1 Contenu

Jules Verne écrit principalement des romans d´aventures à caractère géographique. Le plus connu est Voyage au centre de la terre, où il mélange la science et la fiction. Dans cette histoire, les personnages principaux, le professeur Lidenbrock, Axel et le guide Hans Bjelke, découvrent une île magique souterraine où pousse une végétation tertiaire avec « de[s] grands palmiers, des espèces aujourd’hui disparues, de[s] superbes palmacites, des pins, des ifs, des cyprès et des thuyas »[1]. La raison de cette excursion est un vieux manuscrit de Arne Saknussem du XVIe siècle dans lequel est décrite la cheminée du cratère d´un volcan éteint d´Islande qui mènerait jusqu´au centre de la terre. Le géologue et minéralogiste, le Professeur Lidenbrock, retrouve celui-ci dans sa petite maison d’un vieux quartier de Hambourg. Accompagné de son neveu Axel et le guide Hans Bjelke, il part en Islande[2]. Dans l´introduction surtout, un des sujets principaux du livre est la cryptologie, décrite comme une science jeune. Dans la suite du texte, on observe une description précise de l´Islande de la fin du XIXe siècle. Enfin, l´auteur fait référence aux sciences de la paléontologie et de la géologie. Le choix de ces sujets reflète les mouvements sociaux de son époque, les nouvelles inventions scientifiques et technologiques et la passion de découvrir des terres inconnues. La recherche au centre de la terre est un symbole du progrès d’une société qui essaie de comprendre les mystères de l´univers. Il convient de/faut souligner l’effort de l’auteur pour décrire les conditions sociales et scientifiques de son temps et les enrichir avec des éléments imaginés. Avec cet ouvrage, Jules-Gabriel Verne atteint le sommet de sa carrière.

image 2: « Voyage au centre de la terre », source: https://t1p.de/enu4

3.2 Adaptations

Comme d´autres de ses récits, Voyage au centre de la terre a été adapté plusieurs fois au théâtre [3]. En 1882, la pièce Voyage à travers l´impossible, qui reprend les personnages et les thèmes principaux de celui-ci a été créée à Paris. Avec la naissance du cinéma, son œuvre a été filmée pour la première fois en 1959 par le réalisateur Henri Levin.[4]. Plusieurs adaptations cinématographiques et télévisuelles prendront appui sur son ouvrage, dont la plus récente est celle de l´année 2008 réalisée par Eric Brevig avec Brendan Fraser dans le rôle principal. Cette adaptation américaine change légèrement quelques aspects de l´histoire, notamment les noms des personnages[5].

Références bibliographiques:

  1. 1 Verne, Jules (1864) : Voyage au centre de la terre, dans : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-centre.pdf [22.5.2020].
  2. 2 Kouassi, Ahoutou Escoffier-Ulrich (2016): LE SOUTERRAIN : UN LIEU DE RENCONTRE ENTRE VERNE ET ZOLA, dans: https://www.sociotexte.org/le-souterrain-un-lieu-de-rencontre-entre-verne-et-zola-ahoutou-escoffier-ulrich-kouassi/ [22.5.2020].
  3. 3 cf. Sujets corriges bac (2019) : Voyage au centre de la terre, Jules Verne. Parcours, science et fiction programme du bac de français 2020, dans: http://www.sujetscorrigesbac.fr/pages/preparer-l-epreuve-anticipee-de-francais/travailler-et-preparer-la-sequence-roman-pour-l-eaf/jules-verne-voyage-au-centre-de-la-terre-parcours-science-et-fiction-eaf-2020/voyage-au-centre-de-la-terre-jules-verne-parcours-science-et-fiction-programme-du-bac-de-francais-2020.html [22.5.2020].
  4. 4 cf. Espace français (s.a.) : Auteur français: Jules Verne. Les œuvres de Jules Verne, dans: https://www.espacefrancais.com/les-oeuvres-de-jules-verne/#Voyage-au-centre-de-la-Terre1865 [22.5.2020].
  5. 5 cf. Espace français (s.a.) : Auteur français: Jules Verne. Les œuvres de Jules Verne, dans: https://www.espacefrancais.com/les-oeuvres-de-jules-verne/#Voyage-au-centre-de-la-Terre1865 [22.5.2020].

4) Analyse: Voyage au centre de la terre

Extrait d’analyse:

« Les rivages de la mer avaient depuis longtemps disparu derrière les collines de l’ossuaire. L’imprudent professeur, s’inquiétant peu de s’égarer, m’entraînait au loin. Nous avancions silencieusement, baignés dans les ondes électriques. Par un phénomène que je ne puis expliquer, et grâce à sa diffusion, complète alors, la lumière éclairait uniformément les diverses faces des objets. Son foyer n’existait plus en un point déterminé de l’espace et elle ne produisait aucun effet d’ombre. On aurait pu se croire en plein midi et on plein été, au milieu des régions équatoriales, sous les rayons verticaux du soleil. Toute vapeur avait disparu. Les rochers, les montagnes lointaines, quelques masses confuses de forêts éloignées, prenaient un étrange aspect sous l’égale distribution du fluide lumineux. Nous ressemblions à ce fantastique personnage d’Hoffmann qui a perdu son ombre. Après une marche d’un mille, apparut la lisière d’une forêt immense, mais non plus un de ces bois de champignons qui avoisinaient Port-Graüben. C’était la végétation de l’époque tertiaire dans toute sa magnificence. De grands palmiers, d’espèces aujourd’hui disparues, de superbes palmacites, des pins, des ifs, des cyprès, des thuyas, représentaient la famille des conifères, et se reliaient entre eux par un réseau de lianes inextricables. Un tapis de mousses et d’hépathiques revêtait moelleusement le sol. Quelques ruisseaux murmuraient sous ces ombrages, peu dignes de ce nom, puisqu’ils ne produiraient pas d’ombre. Sur leurs bords croissaient des fougères arborescentes semblables à celles des serres chaudes du globe habité. Seulement, la couleur manquait à ces arbres, à ces arbustes, à ces plantes, privés de la vivifiante chaleur du soleil. Tout se confondait dans une teinte uniforme, brunâtre et comme passée. Les feuilles étaient dépourvues de leur verdeur, et les fleurs elles-mêmes, si nombreuses à cette époque tertiaire qui les vit naître, alors sans couleurs et sans parfums, semblaient faites d’un papier décoloré sous l’action de l’atmosphère » [1]

Analyse:

Nous désirons ici analyser le passage du livre Voyage au centre de la terre (pp. 402-404) au prisme de l’histoire littéraire, telle qu’elle est représentée par Gustave Lanson (Histoire de la littérature française, 1894) et Gustave Rudler (Les techniques de la critique et de l’histoire littéraire, 1923). Celle-ci tend à distinguer des courants littéraires et leur relation avec l’histoire. En outre, on y postule que les auteurs et autrices sont influencé(e)s par des événements sociaux et politiques. Comme l’un des points centraux de cette approche est de reprendre le contexte social, il faut d’abord évoquer la situation de la société au cours du 19e siècle. A cette époque, la transition vers l’industrialisation, la fondation des états nations et l’accélération de la mobilité et de la communication sont des processus novateurs. Depuis le milieu du 19e siècle, l’idée de progrès domine le monde européen. C’est-à-dire que les innovations techniques telles que le transport à vapeur et la télégraphie rapprochent les personnes dans le monde entier. Le chemin de fer change la perception de la géographie et des distances auparavant insurmontables peuvent désormais être parcourues. Donc, voyager est devenu plus confortable. Entre 1840 et 1900, la France se positionne à la troisième place dans le développement du réseau ferroviaire, derrière les États-Unis et l’Angleterre.[2] Le passage analysé est marqué par de nombreux éléments de science et de fiction comme les citations suivantes le montrent : “Nous avancions silencieusement, baignés dans les ondes électriques”.[3]Jules Verne nous donne l’illusion du réel en mentionnant des découvertes scientifiques, comme les ondes électriques, combinées avec des éléments imaginés : “Elle [la lumière] ne produisait aucun effet d’ombre”.[4] “C’était la végétation de l’époque tertiaire dans toute sa magnificence.”[5] Cette citation est une référence aux théories de l’évolution de la terre à des époques plus anciennes. En effet, en 1759, l’ingénieur Giovanni Arduino différencie entre quatre ères géologiques : le primaire, le secondaire, le tertiaire et le quaternaire.[6] De plus, le passage est également inspiré par les contes du grand écrivain du romantisme allemand, E. T. A. Hoffmann. “Nous ressemblions à ce fantastique personnage d’Hoffmann qui a perdu son ombre.”[7] L’un des personnages principaux du roman, Axel, parle ici de Schlemihl, tiré du récit Aventures de la nuit de Saint-Sylvestre qui perd son ombre, voyage tout seul et fait des découvertes scientifiques. Dans la suite du récit, le thème de la disparition de l’ombre est repris : “Quelques ruisseaux murmuraient sous ces ombrages, peu dignes de ce nom, puisqu’ils ne produiraient pas d’ombre.” [8] Jules Verne utilise beaucoup d’adjectifs qualificatifs qui donnent en même temps une impression réelle et fantastique au lecteur et à la lectrice. Ils forment certains champs sémantiques : • Géographie/Nature : équatorial, vertical, chaud, végétal, arborescent, inextricable, lointain, éloigné • Science : lumineux, uniforme • Fiction : étrange, fantastique, immense, grand, superbe, brunâtre, décoloré • Histoire : passé, disparu[9] En mélangeant ces adjectifs qualificatifs qui font allusion à ces différents champs, l’auteur lie d’une manière raffinée le passé et les découvertes scientifiques et géographiques avec des aspects imaginés. Pour conclure, cette analyse montre l’obsession de l’auteur Jules-Gabriel Verne pour le progrès scientifique et les découvertes géographiques de son époque. Il reprend ces thèmes dans ses œuvres d’aventures et y ajoute des éléments imaginés pour créer un monde fantastique dans lequel les personnages font des découvertes passionnantes.

Références bibliographiques:

  1. 1 Verne, Jules (1864) : Voyage au centre de la terre, dans : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-centre.pdf (22.5.2020), pp. 402-404.
  2. 2 Bundeszentrale für politische Bildung (2012): Das 19. Jahrhundert, dans: https://www.bpb.de/izpb/142102/das-19-jahrhundert
  3. 3 Verne, Jules (1864) : Voyage au centre de la terre, dans : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-centre.pdf (22.5.2020), p. 402
  4. 4 Verne, Jules (1864) : Voyage au centre de la terre, dans : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-centre.pdf (22.5.2020).
  5. 5 Verne, Jules (1864) : Voyage au centre de la terre, dans : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-centre.pdf (22.5.2020), p. 403.
  6. 6 Bojanowski, Axel: „Forscherstreit um das Erdzeitalter ‚Quartär'“, dans: https://www.welt.de/print-welt/article563234/Forscherstreit-um-das-Erdzeitalter-Quartaer.html.
  7. 7 Verne, Jules (1864) : Voyage au centre de la terre, dans : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-centre.pdf (22.5.2020), p. 403.
  8. 8 Verne, Jules (1864) : Voyage au centre de la terre, dans : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-centre.pdf (22.5.2020), p. 403.
  9. 9 Verne, Jules (1864) : Voyage au centre de la terre, dans : https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Verne-centre.pdf (22.5.2020), pp. 403-404

5) Test de connaissance

Testez vos connaissances:

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6) Exercice: La suite de texte

Une exercice par Cindy C.

💡 Dans une suite de texte, il faut respecter quelques règles parce qu’elle est réussie quand le lecteur ou la lectrice ne remarque pas la différence entre votre texte et l’original. Pour y arriver, il faut d’abord respecter l’histoire, c’est à dire le contenu du texte original. Ainsi faut-il reprendre le temps, le lieu et les personnages avec leur caractéristiques et le thème de l’histoire. Ensuite, il faut respecter la narration. Il est important d’adopter ici le style de l’extrait de texte. Concrètement, cela signifie de reprendre le statut du narrateur, le ton, le type de texte (récit, description, dialogue), la situation d’énonciation (Qui parle ? À qui ? Où ? Quand ? Pourquoi ?), la règle de progression (situation initiale-événement perturbateur-fin du récit) et les temps verbaux (présent, imparfait, passé simple). Enfin, la suite de texte commence toujours avec la citation de la dernière ou les deux dernières phrases du texte.

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7) Exercice: Une lettre

Une exercice par Joan N.

💡 Premièrement, la forme d´une lettre doit être respectée. Cela veut dire que la date correcte doit être mentionnée, la lettre commence avec une adresse au destinataire et finit par une formule de politesse. Elle doit être écrite dans un style approprié. Deuxièmement, la lettre doit être écrite du point de vue d´Axel. Avant l´expédition, il s´est secrètement engagé avec Graüben, une fille originaire des Vierlanden (Hambourg) de 17 ans qui travaille aussi pour le professeur Lidenbrock, en tant que minéralogiste. Il est totalement amoureux et ne peux pas vivre sans elle. Par ailleurs, Axel, le narrateur est le personnage qui a décrypté le secret du document de l´alchimiste Arne Saknussem mais il a beaucoup d´appréhension vis-à-vis de leurs découvertes. Donc, le personnage clé c´est lui.

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