La chanson de la semaine #62 : « Tout oublier  » d’Angèle feat. Roméo:

La chanson de la semaine #62 : « Tout oublier » d’Angèle feat. Roméo:

par Hassana S. et Luca H.

Angèle est une chanteuse belge née le 3 décembre 1995 à Uccle. Elle a grandi à Linkebeek, une banlieue de Bruxelles, dans une famille passionnée par la musique. Son père est musicien, son frère Roméo est rappeur et sa mère est actrice. Au cours de sa jeunesse, Angèle a donné ses premiers concerts dans des cafés bruxellois. En outre, elle était déjà active sur les réseaux sociaux comme Instagram ou YouTube avant sa carrière et elle l’est encore aujourd’hui. «Tout oublier» est le titre d’une de ses chansons, publiée le 5 octobre2018, en featuring avec son frère aîné Roméo Elvis. La chanson est le cinquième extrait de son premier album «Brol». Sur YouTube, le clip officiel dépasse les 100 millions de vues, et c’est la chanson la plus connue d’Angèle. En raison de son succès «Tout oublier» a gagné deux certifications, le disque de diamant en France et le disque de platine en Belgique.

La chanson «Tout oublier»

La chanson traite du bonheur. Pour être heureux, il faut simplement oublier toutes les choses qui nous rendent tristes. La chanteuse se sent parfois obligée d’être heureuse. Selon la chanteuse, le bonheur est donc subjectif, le fait de le ressentir ou pas dépend de chacun. La chanson souligne que le spleen « n’est plus à la mode ». En d’autres termes, le mot spleen désigne un état de tristesse et de mélancolie. Par conséquent, être triste n’est plus à la mode. La chanson est marquée par une mélodie insouciante qui reste facilement en tête. Ce qui crée un contraste avec les paroles, c’est la mélodie, car celles-ci se focalisent sur un sujet sérieux. Le mélange de ces deux aspects produit de l’ironie. Selon nous, «Tout oublier» essaie de dénoncer la pression de notre société d’être toujours heureux et surtout de le prétendre. C’est un phénomène que l’on rencontre souvent sur les réseaux sociaux. En outre, «Le spleen n’est plus à la mode» est une référence à la première partie des «Fleurs du Mal» du poète français Charles Baudelaire intitulée «Spleen et idéal». Au début de la vidéo on voit une photo de Baudelaire ce qui illustre la référence. Pour lui, le mot spleen désigne un état de tristesse ou mélancolie.

En guise de conclusion, on peut supposer que la chanson pose un regard critique sur la contrainte d’être heureux. Les paroles et la mélodie contrastées en sont une preuve.

Ecoutez la chanson d’Angèle feat. Roméo avant de faire l’exercice:

 Angèle feat. Roméo Elvis – Tout Oublier [CLIP OFFICIEL] – YouTube avant de faire l’exercice.

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Execice de traduction

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Zinédine Zidane

  • – par Jasmin H. et Kosta K.

1) Zinédine Zidane – C’est qui?

1.1 De Yazid à Zizou

1.2 Un modèle d’intégration réussie

1.3 Bien plus que du football

1.4 Opinion personnelle

2) Exercices

2.1 Traduction

2.2 Rédaction

1) Zinédine Zidane – C’est qui?

Frédéric Hermel : « Zidane »

Il est l’une des personnalités préférées des français. Depuis plus de vingt ans, il fascine par son talent, sa simplicité et son grand cœur. Zinédine Yazid Zidane, dit « Zizou » est né de parents algériens Kabyles. Dans son ouvrage biographique publié en 2019, Frédéric Hermel retrace tous les épisodes importants de la vie de Zidane avec respect, sensibilité et précision.

1.1 De Yazid à Zizou

Les parents de Zidane arrivent en France en 1950. Smäel le père de Zidane y travaille comme manœuvre. Zidane va naître en France en 1972 et grandit dans de mauvaises conditions dans le quartier de la « Castellane » à Marseille connu pour son taux de criminalité et ses trafics de toutes sortes . À quatorze ans, il quittera le cocon familial pour vivre dans une famille d’accueil. Il ignore que dans cette France en perte d’identité où le gouvernement de l’époque ouvre pour des raisons politiques ses portes au Maghreb, son destin va basculer.

Tout l’espoir du football français repose désormais entre ses mains. Il détient, l’avenir le montrera, un pouvoir presque surnaturel qui l’aidera à surmonter toutes les défaites et les difficultés liées au monde auquel il appartient aussi bien en tant que footballeur et entraîneur qu’en tant qu’homme public et ce, dans toutes les actions qu’il accomplira tout au long de sa vie.

image 2: Zinedine zidane 2005

1.2 Un modèle d’intégration réussie

L’icône sociale sportive du football est née, ce fils d’immigrés algériens deviendra l’exemple de l’intégration à la française réussie comme le proclament les politiciens et les intellectuels. Il permettra aux jeunes maghrébins en perte de repères de renforcer leur estime et de reprendre espoir. Sa carrière atteint son apogée en 1998 alors qu’il remporte avec l’équipe des « Bleus » la Coupe du Monde. Il recevra en 2000 le « ballon d’or » avec l’équipe de France. Il comprendra très vite qu’il est le symbole de la France « Black-Blanc-Beur » triomphante et unie. Il aura suffi que l’équipe tricolore remporte la Coupe du Monde pour que la perception du football devienne un exemple de réussite sociale et d’intégrité : la France intègre et gagne. Zinédine Zidane réconcilie la France avec ses « maghrébins » à l’heure où les inégalités sont criantes et il deviendra en outre un symbole de l’ascenseur social et plus encore au fils du temps.

1.3 Bien plus que du football

Le simple nom de Zidane génère des profits considérables. Sa fortune est difficile à estimer.

Ces publicités et ses interventions en tout genre renforcent la notoriété du joueur en le propulsant au rang de médiateur. Cependant, il n’oubliera jamais d’où il vient. Il participera aussi à des œuvres caritatives. Il va également lutter contre la pauvreté dans le cadre des Nations Unies pour le développement des pays en voie de développement et aidera Sœur Emmanuelle dans de nombreux domaines concernant l’enfance en souffrance.

Il interviendra lors du second tour de la présidentielle contre la candidate de l’extrême-droite pendant les dernières élections. Il sort de son mutisme critiqué par beaucoup pour rappeler aux français qu’un tel partie ne correspond pas aux valeurs de la France et se réjouit en public de l’élection d’Obama.

1.4 Opinion personnelle

Pour nous, la lecture de la biographie de Zidane a été une expérience très personnelle et fascinante. Bien que Zidane soit issu d’un milieu pauvre, son succès et sa personnalité l’ont mené au sommet du football et dans le cœur des Français et de plusieurs milliers d’autres personnes dans le monde. Ce livre est incontournable pour tous les fans de Zizou ainsi que pour les amateurs de sport, les enfants en difficulté et le curriculum scolaire.

2) Exercices

2.1 Traduction

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2.2 Rédaction

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Molière

par Clémence B. et Léa C.

1) Biographie

Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est né à Paris le 15 janvier 1622. Ses parents étaient des marchands réputés : son père était tapissier du roi. Issu d’une famille aisée, il effectue sa scolarité dans des établissements de renom. Il fait ensuite des études de droit afin de devenir avocat, mais préfère finalement fonder sa propre troupe de théâtre (L’Illustre-Théâtre). C’est à ce moment qu’il prend le pseudonyme de Molière. A cette époque, les comédiens étaient excommuniés (ils étaient exclus de la religion catholique) et n’avaient donc pas le droit d’être enterrés. Molière fait partie du mouvement littéraire du classicisme.

image 1: Molière dans le rôle de César dans La Mort de Pompée, source: https://t1p.de/sbpy

2) La fondation de l’Illustre-Théâtre

Pour fonder l’Illustre-Théâtre en 1643, il s’associe à une dizaine de personnes, dont la comédienne Madeleine Béjart (célèbre comédienne française du XVIIème siècle), mais ils ne connaissent pas le succès attendu dans le grand Paris. Durant ces années d’itinérance accompagnée de difficultés financières, Molière commence à écrire ses premières comédies. Il retourne à Paris en 1658 et prend vite la tête de sa troupe. Cette troupe donne des représentations privées chez de grands seigneurs, devant la Cour. Le bon accueil fait à ses comédies (Le Médecin volantLe Docteur amoureux…), lui permet de partager la salle du Palais-Royal avec d’autres comédiens. La célébrité survient dès 1659, avec le brillant succès des Précieuses ridicules, qui permet pour la première fois à Molière d’éditer son texte. Suite à cette réussite, les créations se succèdent à un rythme soutenu. Sous la protection de Louis XIV, Molière devient très vite le fournisseur des fêtes de la Cour, associant généralement comédie, musique et ballets. Cependant, ses audaces d’auteur qui désirent « corriger les mœurs par le rire », donnent lieu à de nombreuses dissensions. En effet, on dit que Molière est le peintre de son temps, notamment de la bourgeoisie, dont il dénonce les défauts. En suivant ces thèmes, il crée une longue liste de personnages, tels qu’Harpagon, Tartuffe, Dom Juan, Sganarelle, Le Bourgeois gentilhomme, dont les noms demeurent, encore aujourd’hui, célèbres. Ses pièces continuent donc, de nos jours, d’être jouées et étudiées : des comédies à grand spectacle telles que L’École des femmes(1662), Le Bourgeois gentilhomme (1670), des comédies où il dépeint les mœurs de l’être humain, comme Le Misanthrope (1666), L’Avare (1668), des farces telles que Les Fourberies de Scapin (1671) ou bien encore des comédies satiriques comme Les Femmes savantes (1672).

3) L’École des femmes

image 2: École des femmes, source: https://t1p.de/a8ta

L’École des femmes, créée en 1662, est considérée comme la première « grande comédie » de Molière. Elle est représentée un an après la farce L’École des maris avec laquelle elle est souvent comparée en raison de multiples points communs. L’intrigue est en effet similaire, mais il y a une rupture entre les deux pièces : contrairement à la farce, L’École des femmes est une comédie en cinq actes et écrite en rimes et en vers, plus précisément en alexandrins. L’alexandrin est un vers composé de douze syllabes, très utilisé à cette époque car considéré comme très noble. La comédie répond également à la règle des trois unités : l’action est unique puisqu’elle tourne autour d’Arnolphe qui veut se marier au plus vite, avec des rebondissements créés par les récits des autres personnages et a lieu en une journée, dans l’unique lieu d’une place publique de ville.[1] Inspiré par la commedia dell’arte et la farce française, Molière crée des types comiques qui se développent au fur et à mesure de ses pièces. Arnolphe, le personnage principal de L’École des femmes, incarne une version plus aboutie du personnage du cocu qui apparaît par exemple dans Sganarelle ou le cocu imaginaire (1660). Dans cette pièce, les personnages gagnent en profondeur et en complexité. Dans la réalité de l’époque, elle soulève des questions sur l’amour et le mariage, qui est avant tout encore une alliance économique et sociale.

3.1 La mise-en-scène

L’École des femmes met en scène un homme assez âgé (Arnolphe ou se faisant aussi appeler M. de La Souche pour s’anoblir) qui souhaiterait se marier mais craint trop d’être trompé. C’est pourquoi il voudrait épouser la jeune Agnès qu’il a recueillie quand elle avait quatre ans et qu’il a choisi de faire élever au sein d’un couvent et dans l’ignorance. Horace, fils d’un des amis d’Arnolphe, raconte à ce dernier qu’il est tombé amoureux d’une jeune fille qu’il a pu courtiser alors que son tuteur, M. de La Souche, était parti en voyage. Horace ignore évidemment qu’Arnolphe est aussi ce tuteur et M. de La Souche. Suite à cela, Arnolphe décide de précipiter son mariage avec Agnès le jour même. Des scènes de quiproquos et de farces rythment la pièce, le barbon hanté par le cocufiage est ridiculisé et les deux jeunes amants finissent par se marier.

Cette pièce de théâtre connait un léger échec lors de sa première représentation avant de devenir un grand succès. En revanche, elle choque donc fait également naître la polémique et crée de nombreux débats en raison du caractère libertin de certains passages. Molière répond aux critiques et se justifie avec une nouvelle comédie l’année suivante, intitulée La Critique de l’école des femmes. Il y rappelle que ses buts premiers sont toujours le rire et le divertissement et qu’ils constituent la seule règle à laquelle il obéit.

3.2 Adaptations

La pièce, représentée pour la première fois le 26 décembre 1662, a connu d’innombrables adaptations. Une des mises en scène les plus connues est celle de Jean-Paul Roussillon à la Comédie-Française en 1973, avec Isabelle Adjani, dont c’est la première apparition, très marquante, sur scène, et Pierre Dux ou Michel Aumont respectivement dans les rôles d’Agnès et d’Arnolphe (une courte vidéo ainsi que des informations sur la mise en scène sont disponibles sur le site de l’Ina, Institut national de l’audiovisuel : https://fresques.ina.fr/en-scenes/fiche-media/Scenes00276/l-ecole-des-femmes-mise-en-scene-par-jean-paul-roussillon-a-la-comedie-francaise.html.

Références bibliographiques:

  1.  https://www.20aubac.fr/francais/commentaire-5880-moliere-ecole-femmes-acte-3-scene-2-vers-675-730-r31557.html#:~:text=Texte%20%C3%A9tudi%C3%A9%20%3A,ARNOLPHE%2C%20assis.&text=Je%20puisse%20me%20louer%20de%20l’acte%20que%20je%20fais.

4) Test de connaissance

Testez vos connaissances:

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5) Analyse: L’École des Femmes

Extrait d'analyse: scène 2, acte III

ARNOLPHE, assis:
Agnès, pour m'écouter, laissez là votre ouvrage.
Levez un peu la tête et tournez le visage :
Là, regardez-moi là durant cet entretien,
Et jusqu'au moindre mot imprimez-le-vous bien.
Je vous épouse, Agnès ; et cent fois la journée
Vous devez bénir l'heur de votre destinée,
Contempler la bassesse où vous avez été,
Et dans le même temps admirer ma bonté,
Qui de ce vil état de pauvre villageoise
Vous fait monter au rang d'honorable bourgeoise
Et jouir de la couche et des embrassements
D'un homme qui fuyoit tous ces engagements,
Et dont à vingt partis, fort capables de plaire,
Le coeur a refusé l'honneur qu'il vous veut faire.
Vous devez toujours, dis-je, avoir devant les yeux.
Le peu que vous étiez sans ce noeud glorieux,
Afin que cet objet d'autant mieux vous instruise
A mériter l'état où je vous aurai mise,
A toujours vous connoître, et faire qu'à jamais
Je puisse me louer de l'acte que je fais.
Le mariage, Agnès, n'est pas un badinage :
A d'austères devoirs le rang de femme engage,
Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends,
Pour être libertine et prendre du bon temps.
Votre sexe n'est là que pour la dépendance :
Du côté de la barbe est la toute-puissance.
Bien qu'on soit deux moitiés de la société,
Ces deux moitiés pourtant n'ont point d'égalité :
L'une est moitié suprême et l'autre subalterne ;
L'une en tout est soumise à l'autre qui gouverne ;
Et ce que le soldat, dans sons devoir instruit,
Montre d'obéissance au chef qui le conduit,
Le valet à son maître, un enfant à son père,
A son supérieur le moindre petit Frère,
N'approche point encor de la docilité,
Et de l'obéissance, et de l'humilité,
Et du profond respect où la femme doit être
Pour son mari, son chef, son seigneur et son maître.
Lorsqu'il jette sur elle un regard sérieux,
Son devoir aussitôt est de baisser les yeux,
Et de n'oser jamais le regarder en face
Que quand d'un doux regard il lui veut faire grâce.
C'est ce qu'entendent mal les femmes d'aujourd'hui ;
Mais ne vous gâtez pas sur l'exemple d'autrui.
Gardez-vous d'imiter ces coquettes vilaines
Dont par toute la ville on chante les fredaines,
Et de vous laisser prendre aux assauts du malin,
C'est-à-dire d'ouïr aucun jeune blondin.
Songez qu'en vous faisant moitié de ma personne,
C'est mon honneur, Agnès, que je vous abandonne ;
Que cet honneur est tendre et se blesse de peu ;
Que sur un tel sujet il ne faut point de jeu ;
Et qu'il est aux enfers des chaudières bouillantes
Où l'on plonge à jamais les femmes mal vivantes.
Ce que je vous dis là ne sont pas des chansons ;
Et vous devez du coeur dévorer ces leçons.[1]

Analyse

Représentée pour la première fois en 1662, la pièce de théâtre L’Écolde des femmes de Molière a autant connu le succès qu’elle a suscité de polémiques. En effet, quelques scènes ont été rapidement considérées comme choquantes et immorales. Louis XIV exerçait la monarchie absolue à cette époque : les droits des femmes étaient alors très restreints et elles étaient avant tout circonscrites à leur rôle d’épouse. Nous allons nous intéresser particulièrement à la scène 2 de l’acte III. Par le biais d’Horace, Arnolphe vient d’apprendre que celui-ci a réussi à séduire Agnès. Il lui annonce donc au début de l’Acte III, qu’il est lui-même son futur époux. Suite à son échec, Arnolphe reste dans le déni et continue à s’obstiner en imposant de plus en plus de limites à Agnès, il décide même à cette dernière d’interdire de revoir Horace. Nous allons démontrer en quoi cette scène reflète la réalité sociale du mariage à laquelle les femmes étaient confrontées à l’époque de Molière.

Tout d’abord, la scène 2 de l’acte III de L’École des femmes dépeint Arnolphe comme un tyran obsédé par Agnès, essayant par tous les moyens d’empêcher que cette dernière ne lui échappe. En effet, dans les deux premiers actes, Arnolphe s’était déjà montré amoral en désirant mettre Agnès, une jeune fille, dans son lit. Prêt à toutes les ruses pour écarter son concurrent, il vit avec la crainte du cocuage. Dans cette scène, Arnolphe affiche la supériorité qu’il ressent envers Agnès, tel qu’en atteste le ton solennel qu’il emprunte au début de son monologue, comme lorsqu’il lui dit « bénir l’heure de votre destinée », se dépeignant donc comme un dieu qui se résignerait à épouser une simple mortelle. Il tente dès lors de la persuader qu’elle est chanceuse qu’il daigne s’attacher à elle. Arnolphe rabaisse complètement Agnès avec un discours péjoratif « le peu que vous étiez », « pauvre villageoise ». Cette scène dévoile également son égoïsme, il ne pense qu’à épouser Agnès dans le seul but qu’elle l’« admire », qu’elle réalise « l’honneur qu’il veut lui faire », en lui montrant donc à quel point il lui fait une faveur. Il ne pense en effet, pas un seul instant aux sentiments de la jeune fille. A travers cette vision du mariage, Arnolphe ne laisse aucune place à l’amour sincère, contrairement au personnage d’Agnès, pure et innocente.

Dans le même temps, Arnolphe s’attelle à une violente critique des femmes. Selon lui, il n’existe aucune confiance entre le mari et la femme, car la femme est, par nature, un être qui ne pense qu’à « être immature et prendre un agréable temps ». Le terme « mariage » est associé à « d’austères devoirs ». En effet, le mariage est selon Arnolphe, une union destinée à éviter l’humiliation du cocufiage et à satisfaire les exigences de son amour-propre. Cet engagement n’est donc qu’un ensemble d’obligations pour la femme, son discours visant à rabaisser la femme à l’état d’esclave. Encore une fois, ses dires sont absurdes : en quoi la « barbe » serait-elle une indication de domination ? Il tente également d’appuyer son raisonnement avec une approche plus scientifique : « Ces deux moitiés malgré tout n’ont point d’égalité ». Arnolphe explique donc que le mari est tout-puissant pour la femme : il est « son époux, son patron, son châtelain et son maître ». Ensuite, la lecture les maximes qu’il fait lire à Agnès sont non seulement représentatives de sa vision des choses, mais également de la réalité de sociale du XVIIème siècle. C’est notamment une des raisons pour laquelle L’École des femmes a fait polémique à cette époque ce moment-là : certains y voyaient une critique de la société et une atteinte à la morale. La lecture des onze maximes a ainsi soulevé de nombreuses critiques dans une société très religieuse : elle avait été en effet considérée comme une parodie des Dix Commandements, paroles que Dieu aurait transmises à Moïse d’après l’Ancien Testament. Par ailleurs, Molière s’est pour sa part toujours défendu en expliquant qu’il voulait avant tout divertir son public.

Cette scène reflète parfaitement la mentalité du XVIIème siècle : la femme mariée est complètement soumise à son époux, elle en est dépendante en tout point. Molière se fait donc, dans une certaine mesure, défenseur des droits des femmes, et de l’égalité des sexes en attaquant cette réalité sociale. Cette scène, tout comme l’œuvre dans son intégralité, ont donc suscité de nombreux débats, et polémiques. C’était donc un auteur très moderne, car malheureusement, ce combat est toujours d’actualité au XXIème siècle, bien que nous notions tout de même de nombreux progrès.

Références bibliographiques:

  1.  Molière, L’École des femmes – Acte III, scène 2, vers 675-730.

6) Exercice d’analyse – L’École de femmes

Un exercice par Clémence B.

Lisez bien l’extrait de « L’Ecole des femmes » de Molière est répondez aux questions suivantes.

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Ahmadou Kourouma

par Morgane C. et Emily B.

  1. 1) Biographie
  2. 2) Allah n’est pas obligé
  3. 3) Test de connaissance

1) Biographie

Né le 24 novembre 1927 à Togobada en Guinée, Ahmadou Kourouma est l’aîné de sa famille et grandit à Boundiali au nord de la Côte d‘Ivoire, chez son oncle maternel comme le veut la tradition malinkée. Après avoir refusé de s’engager en Côte d’Ivoire contre le mouvement de libération « Rassemblement Démocratique Africain », Kourouma a dû faire un service militaire en Indochine entre 1950 et 1954. De 1955 à 1960, il étudie les Mathématiques en France. Après que la Côte d’Ivoire est devenue indépendante de la France en 1960, Kourouma peut retourner dans son pays d’origine. Il y travaille alors comme actuaire, interprète et journaliste. Comme il critique le système de parti unique gouverné par le dictateur Félix Houphouët-Boigny, il est presque emprisonné mais s’en sort de justesse en épousant une Française. Il s’installe en Algérie de 1964 à 1969 puis séjourne au Cameroun et au Togo entre 1969 et 1994 à la suite de la publication d’une pièce de théâtre critique. En 2000, il publie son quatrième livre « Allah n est pas obligé » qui reçoit deux prix littéraires. Pendant la guerre civile en Côte d’Ivoire qui éclate en 2002, Kourouma se bat pour la paix et contre l’ivoirité. Ce concept lancé par le régime pour unir les ivoiriens après la colonisation divise finalement la société et cause beaucoup de conflits. Kourouma décède le 11 décembre 2003 à Lyon en France. En Afrique, il est aujourd’hui reconnu comme un auteur très important.

2) « Allah n’est pas obligé »

Dans cette œuvre nous suivons les péripéties d’un jeune garçon qui se retrouve enfant-soldat et va conter ses mésaventures dans trois pays (la Côte d’Ivoire, le Libéria et la Sierra Leone). En nommant plusieurs chefs de guerre réels, Ahmadou Kourouma choisi la transparence et se veut honnête avec ses lecteurs. Son mode de narration est marqué par des parenthèses contenant des entrées de dictionnaires. Cette technique pour le moins originale a pour but non seulement de donner le terme exact sont on a besoin mais aussi de réhabiliter les langues de la périphérie (dialectes africains du français, pidgins) en proposant une ouverture culturelle. Les répétitions constituent une autre particularité stylistique de l’œuvre. Ce point commun avec l’oralité correspond au souhait de Kourouma de rester authentique. Il réussit ici encore une fois un métissage textuel qui reste une donnée incontournable de son écriture.

Références bibliographiques:

Chiuwe, Jane Okolo: „L‘esthétique de l‘espace dans Allah n‘est pas obligé d‘Ahmadou Kourouma.“ International Journal of humanities and cultural studies, Volume 3, Issue 2 (2016), 445-455.

Cressent, Armelle: „Kourouma ou les errements du témoin africain dans l’impasse de l’histoire.“ Études françaises 42 (3), 123–141.

Eloundou Mvondo, Charles Silvain: „Ahmadou Kourouma et la langue.“ <https://mondesfrancophones.com/espaces/afriques/repli-identitaire-par-des-procedes-conflictogenes-dans-allah-nest-pas-oblige-dahmadou-kourouma/> [letzter Zugriff 07.02.2021]

Gassama, Makhily: „La langue d‘Ahmadou Kourouma ou le francais sous le soleil d‘Afrique.“ Research in African Literatures, Vol. 28 No. 1 (1997), 203-204.

Garrigou-Lagrange, Matthieu: „Épisode 1: Kourouma crie sa colère.“ France Culture. La Companie des œuvres (20.07.2020) <https://www.franceculture.fr/emissions/la-compagnie-des-oeuvres/ahmadou-kourouma-14-kourouma-crie-sa-colere > [letzter Zugriff: 13.02.2021]

Kobenan, Kouakou Léon: „La parenthèse, fonctions et enjeux dans Allah n‘est pas obligé d‘Ahmadou Kourouma.“ Corela, Cognition, représentation, langage, 13-1 (2015), 1-16.

Ouédraogo, Jean: „Entretien avec Ahmadou Kourouma.“ The French Review 74 (2001), 772-785.

Kozmus, Janko: „Literarisches Portrait: Ahmadou Kourouma.“ <https://www.marabout.de/kourouma/kourouma.htm> [letzter Zugriff: 07.02.2021]

3) Test de connaissance

Testez vos connaissances:

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Stendhal

par Julia S., Alina T. et Ronja W.

  1. 1) Biographie
  2. 2) Stendhal et le réalisme
  3. 3) Ses œuvres
    1. 3.1 La réception de son œuvre
  4. 4) Test de connaissance

1) Biographie

Marie-Henri Beyle, qui est mieux connu sous le pseudonyme de Stendhal, est né en 1783 à Grenoble. A six ans, il perd sa mère bien-aimée. Ses deux sœurs et lui restent seuls avec leur père, un avocat et petit bourgeois très religieux et strict. Cette perte pèse sur le jeune Stendhal, surtout lorsque son père commence une liaison avec la sœur de sa mère alors qu’Henri est élevé la plupart du temps par un abbé et précepteur qu’il déteste autant que son père. Pendant cette période, il est imprégné d’un sentiment de révolte qui influence sa vie et ses œuvres ultérieures. Heureusement, il a une très bonne et aimable relation avec son grand-père maternel qui l’initie à la littérature. En 1799, Stendhal quitte son domicile pour passer le concours de l’École Polytechnique à Paris, mais au lieu d’y participer, il envisage de devenir auteur de comédies et il commence à écrire des pièces de théâtre. De plus, il fait la connaissance de quelques prostituées, par lesquelles il est plusieurs fois infecté par certaines maladies. En 1800, Stendhal est envoyé à Milan en Italie pour suivre la grande armée napoléonienne. Là-bas, il tombe follement amoureux de ce pays. Dans ses notes, il décrit la richesse de la culture de la ville italienne de Florence et y relate son admiration renversante pour celle-ci. Cette admiration fera naître chez lui un état psychologique caractérisé par des attaques de panique, des hallucinations et d’autres symptômes causés par un excès de sollicitations artistiques, que l’on nommera le « syndrome de Stendhal ». Jusqu’en 1813, Stendhal reste au service de l’armée où il occupe diverses fonctions administratives. Durant cette période, il découvre l’opéra et il voyage beaucoup.

2) Stendhal et le réalisme

Stendhal est l’un des premiers représentants du réalisme, une époque littéraire du 19ème siècle. Le réalisme s’est particulièrement détourné du romantisme sous l’impulsion de différents bouleversements historiques. Ce courant traite des problèmes sociaux du monde réel et de la vie quotidienne du peuple et critique l’état des rapports sociaux. Pour ce faire, les écrivains abordent des thèmes typiques comme l’échec d’une ascension sociale, l’affrontement des classes ou l’impossibilité de l’amour que l´on retrouve également dans le roman réaliste ”Le Rouge et le Noir” de Stendhal.

image1:https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Stendhal.jpg

3) Ses oeuvres

En 1814, à la chute de Napoléon, Henri Beyle s’installe à Milan et invente son pseudonyme « Stendhal ». Il tombe éperdument amoureux d’une femme, pour laquelle il rédige l’essai « De l’Amour » en 1822, mais qui ne rencontre aucun succès auprès du public. En 1827, Stendhal publie son premier roman « Armance », puis son roman le plus connu « Le Rouge et le Noir » en 1830. Un personnage important dans « Le Rouge et le Noir » est Mathilde, que Stendhal a nommé du nom de son amour le plus malheureux, Mathilde Dembowski. Stendhal commence plusieurs romans qu’il n’achève pas, mais en 1839, il publie son grand succès « La Chartreuse de Parme ».

3.1 La réception de son œuvre

La réception publique de ses œuvres à cette époque a été un assez grand succès, mais il a également généré des controverses à cause de sa critique de la société de la Restauration, de l’amour, de l’hypocrisie et d’autres conventions sociales. Stendhal n’est devenu plus connu qu’après sa mort d’une attaque d’apoplexie en 1842 à Paris. Plusieurs de ses œuvres ont été adaptées au théâtre et au cinéma et l’auteur est maintenant reconnu comme l’un des plus importants représentants du réalisme.

Références bibliographiques:

„Biografie Stendhal.” <https://www.gutzitiert.de/biografie_stendhal-bio1613.html> [Zugriff am 04.03.2021].

„Klassiker der Weltliteratur: Stendhals „Rot und Schwarz“.” Bayerischer Rundfunk, 2016. <https://www.br.de/fernsehen/ard-alpha/sendungen/klassiker-der-weltliteratur/stendhal-rot-und-schwarz-marie-henri-beyle100.html> [Zugriff am 05.03.2021].

Dambrine, Adrian: „Le réalisme : définition simple, auteurs et œuvres | Courant littéraire. “ La Culture Générale 2018.

<https://www.laculturegenerale.com/realisme-courant-litteraire/ > [Zugriff am 02.01.2021].

„Stendhal-Syndrom – Wenn Kunst und Kultur krank macht!.” rtv gesund & vital Redaktion 2019. <https://www.gesund-vital.de/stendhal-syndrom> [Zugriff am 10.02.2021].

„Le Rouge et le Noir, Stendhal“ Schoolmouv. <https://www.schoolmouv.fr/fiches-de-lecture/le-rouge-et-le-noir-stendhal/fiche-de-lecture> [Zugriff am 03.01.2021].

Vioux, Amélie: „Le Rouge et le Noir, Stendhal: résumé“ commentaire composé. <https://commentairecompose.fr/le-rouge-et-le-noir-resume/ > [Zugriff am 02.01.2021]

4) Test de connaissance

Testez vos connaissances:

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