Dans cette série nous parlons avec des étudiants de notre institut des activités qu’ils mènent parallèlement à leurs études, ainsi que de leurs passions ou leurs expériences qu’ils aiment partager avec nous !

Klara : Mon invitée d’aujourd’hui s’appelle Victoria, elle est étudiante à l’Université de Hambourg pour l’enseignement du français et de l’allemand. Victoria, je suis ravie que tu aies accepté de participer à cette interview et je te remercie beaucoup pour le temps que tu as pris pour être avec nous ! 

Victoria : Merci pour l’invitation je suis très heureuse d’être ici et de parler un peu de mes expériences en France ! 

K : Pour être plus précis, aujourd’hui, nous allons parler de tes expériences pendant ton stage à l’Institut Goethe à Paris. Ma première question est de savoir quand tu es allé là-bas et combien de temps a duré le stage ?

V : C’était après que j’avais écrit ma thèse de bachelor. J’avais besoin d’une pause de l’université et justement de faire quelque chose de plus pratique. Donc j’ai trouvé ce stage à l’Institut Goethe à Paris, c’était pour trois mois. J’ai aussi posé ma candidature  aux Instituts Goethe de Toulouse, Marseille et Lyon, pour augmenter mes chances d’être prise. L’Institut Goethe de Paris, c’était mon premier choix parce que c’est le plus grande Institut Goethe en France avec pleine de champs différents. Moi, je suis rentré dans la « Bildungskooperation Deutsch », c’est la partie de l’Institut qui organise des formations pour des enseignants pour l’allemand en France mais aussi des conférences plus grandes avec des coopérations avec par exemple la chambre d’économie franco-allemande. C’est pour ça que je voulais aller àl’Institut Goethe de Paris et c’était super cool comme expérience. 

K : J’imagine ! As-tu également reçu une réponse des autres Instituts après ta candidature ?

V : Ouais, j’aurais aussi pu aller à l’Institut Goethe à Marseille mais dans le champ de la bibliothèque/librairie. Tous les Instituts Goethe ont aussi une bibliothèque allemande et on peut aussi faire un stage là-bas. J’ai rencontré des stagiaires qui l’ont fait à l’Institut Goethe à Paris et c’est aussi une très belle expérience mais pour moi avec mon travail d’enseignante en tête, en ce qui concerne mon avenir, je voulais plutôt faire quelque chose vraiment en lien avec l’enseignement, avec l’apprentissage de l’allemand et comment représenter la langue en France.

K : D’accord, et pendant ton séjour là-bas, quelles étaient tes tâches ?

V : Ça, c’était super cool parce que mon propre projet, c’était d’organiser une tournée musicale avec un groupe de musique allemand, plutôt inconnu en Allemagne. C’était un groupe de Berlin (Mele: https://www.goethe.de) , ils étaient un peu dans le style des années 80/90 donc un peu retro mais super jeunes et j’étais super contente parce que pour eux, c’était la première fois qu’ils avaient la possibilité de faire une tournée à l’étranger – dans tout la France – et moi, je devais organiser les locaux, les lieux où on pouvait organiser les concerts par exemple. De plus, le public était plutôt jeunes – les élèves qui apprennent l’allemand – donc il fallait que je regarde les paroles des chansons, s’ils n’étaient pas trop -… , qu’elles soient appropriées à l’âge des enfants et que le vocabulaire des textes marche aussi pour didactiser les chansons à ‘école pour que les profs puissent aussi se préparer au concert. Donc mon travail c’était aussi de dictatiser le matériel pour tout ça et de rentrer en contact avec le groupe musical.

En plus j’étais aussi à une conférence avec la chambre d’économie franco-allemande, c’était cool, on a rencontré Armin Laschet par exemple (il n’était pas encore candidat à la chancellerie) mais c’était lui le représentant de l’économie allemand, c’était très cool aussi de voir un peu la façon dont la France et l’Allemagne font du networking ensemble et ils étaient en train de travailler sur une possibilité pour souligner un peu les échanges dans les secteur des formations économiques pour des jeunes qui ne sont ni des étudiants, ni des élèves mais qui sont déjà entré dans le monde du travail et qui aimerait aller en Allemagne pour voir comment ça marche là-bas, dans les grandes entreprises. C’était très cool !

K : Super, et dit-nous, les personnes qui ont travaillé là-bas ou qui y travaille encore, ce sont plutôt des Français ou des Allemands ?

V : Je crois que c’était moitié-moitié, on a parlé un peu un mixte entre deux langue à l’Institut. C’est un peu ça, c’était vraiment moitié moitié.

K : Et de manière générale, as-tu eu du mal à t’habituer à ce contexte linguistique différent ? Tu  as mentionné des aspects comme l’économie par exemple et c’est déjà un contexte différent de celui de l’université. Tu as ressenti quoi à ce sujet ?

V : Ouais, je me souviens du premier jour où ils m’ont demandé justement comme ça d’une minute à l’autre de faire un interview en français pour une radio régionale  avec une journaliste sur la différence entre le bac de français et l’Abitur en Allemagne et ils me disaient : « Oui toi, tu es la seule qui a vraiment/ qui est la plus proche de l’abitur en Allemagne », parce que moi j’avais 23 ans à ce temps-là et il me disait « ouais ça va marcher ça va marcher ».  J’avais à peu près  5 minutes pour faire de petites recherches sur le vocabulaire, les noms propres pour les trucs que je voulais expliquer sur le bac en Allemagne et après c’était un peu  se jeter à l’eau mais c’était une très belle expérience et après je me sentais beaucoup plus confiante en parlant français et aussi en me présentar à des adultes – bon, des gens que je considérais adultes, qui sont déjà rentrées dans le monde de travail -, vu que moi, j’étais encore étudiante avec pas trop d’expérience de travail.  Mais tous mes collègues étaient super gentils, ils m’ont beaucoup aidées donc..

K : Tout est mieux avec une bonne équipe derrière soi ! Tu as déjà parlé de beaucoup de champs et de domaines différents, et où est-ce que tu penses que tu as pu le mieux approfondir tes compétences et tes connaissances? 

V : Bon, je crois que c’était vraiment de prendre de la responsabilité pour mes propres projets, car normalement à l’université tu as qqn qui contrôle un peu les choses. Si j’écris un essai pour l’université, c’est seulement pour moi et le prof mais ici c’était vraiment mon projet que j’ai présenté après et c’était moi qui étais responsable, si ça marche ou si ça ne marche pas donc j’ai vraiment appris à commencer un projet et à le mener complétement moi-même. J’avais de l’aide aussi, j’avais toujours quelqu’un à qui m’adresser pour poser des questions, donc je n’ai pas commencé avec rien, mais ouais, ça c’était une très belle expérience. 

K : Et en général, peut tu imaginer travailler aussi dans un Institut Goethe un jour ou est-ce que tu resteras dans l’enseignement pour toujours ?

V : Absolument oui, j’aimerais beaucoup travailler là-bas, mais je vais définitivement commencer avec l’enseignement en Allemagne mais je suis sûr que je vais retourner en France pour travailler avec l’Institut Goethe, même si c’est justement pour des formations ou peut-être qu’un jour, si, moi je suis enseignante en France, je profiterai surement de mon contact avec l’Institut Goethe.

K : Est-ce qu’il y avait aussi des choses  qui étaient un peu étranges ou difficiles ou est-ce que c’était vraiment parfait ?

V : En général habiter à Paris, c’est super cher premièrement, aussi trouver un appart c’était….

K : Tu devais payer toi-même ?

V : Ouais… J’ai reçu environ 200 Euro par mois et ce n’était pas assez. J’avais aussi un soutien financier du programme Erasmus et j’avais aussi beaucoup de soutien de l’université pour la candidature pour le stage et l’aspect financier, mais tout ça, ce n’était pas assez pour survivre à Paris. J’avais vraiment besoin d’à peu près 500 euros pour une petite chambre et en plus manger à Paris, c’est super cher, même d’aller au supermarché… Donc j’étais végétarienne, même végane de temps-en temps juste pour une raison financière. Mais à l’inverse les trucs culturels, ça ne coûte pas trop cher. Tous les musées sont gratuits, ou presque gratuits et il y a aussi beaucoup de la musique, et tout ça, c’était super cool – Mais toute la façon de financer, comment organiser les choses d’abord ça a pris beaucoup de temps et c’était un peu stressant. 

K : Mais tu l’as fait quand-même ! Est-ce que tu es encore en contact avec les personnes qui travaillent dans l’Institut ?

V : Ouais, on est vraiment devenus amis parce qu’il y avait beaucoup des personnes de mon âge et on était 5 stagiaires et un garçon qui a fait le service volontaire européen (ce qu’est aussi une très bonne opportunité d’aller en France ou à l’étranger en général) donc on était un petit groupe qui a découvert Paris et aussi l’Institut Goethe ensemble et on s’est soutenu entre nous. 

K : J’ai vraiment l’impression que tu peux maintenant recommander un stage dans l’Institut. A qui cela convient-il, qu’est-ce que tu en dis ?

V : Pour toutes les personnes qui veulent améliorer leur français et aussi leurs compétences en général, des compétences pour avoir plus de confiance en soi, c’est ce qu’on peut atteindre en faire un stage là-bas. Pour des étudiants de langues en général parce que là, tu peux vraiment faire du networking avec des artistes, des musiciens, d’autres coopérations et d’autres organisations culturelles. Aux étudiants d’enseignement, je conseillerais d’aller dans le coin de la Bildungskooperation deutsch parce qu’il y a aussi un secteur voué aux stages culturels et ça serait peut-être mieux. La « Bildungskooperation » , je trouve ça très bien parce qu’on rentre aussi dans les écoles françaises et on fait un peu de la pub pour l’allemand comme langue et on rencontre aussi des allemands qui sont des assistants de langue étrangère en France et on leur donne de petites formations. Donc c’est vraiment plus dans le secteur d’éducation.

K : Il semble que cela a été une très bonne expérience d’aller faire ce stage dans un Institut Goethe ! Je pense que cela nous amène à la fin de l’interview. Merci beaucoup Victoria, je suis sûr que les lecteurs ont pu tirer beaucoup d’informations de ton expérience ! 

V : Merci aussi ! Merci de m’avoir invitée, c’est un très beau projet !