Comment rester en contact avec la langue française et l’apprentissage des langues lorsque l’interaction sociale est extrêmement limitée, que les universités sont fermées et que voyager est impossible ? Quelles ressources utiliser pour améliorer vos compétences, où obtenir des informations qui vous motivent même si vous êtes plus ou moins seul.e pour apprendre ? Avec notre série « Vox Pop – Brève de confinement », nous voulons vous aider à garder la motivation et à rester en contact avec l’apprentissage des langues. Notre quatrième post est de Patrick, qui a une idée bien pratique pour continuer à apprendre la langue dans cette situation particulière.

Dans le « brève de confinement » d’aujourd’hui, j’aimerais bien vous présenter le genre littéraire qui s’appelle « mini-saga ». Comme évoqué dans le clip en haut, j’ai redécouvert cette petite anthologie de Reclam sur mon étagère et, en la feuilletant, j’ai taquiné la muse et décidé de l’essayer moi-même. Donc, au cas où que vous vous sentez inspirés et souhaitez devenir créatifs vous-même, laissez-moi vous présenter ce genre littéraire plus précisément. Et si vous souhaitez voir votre mini-saga publiée, n’hésitez pas à nous l’envoyer !

Une mini-biographie d’une mini-histoire qui s’appelle « mini-saga »

1982Brian Aldiss, auteur britannique connu, sourtout pour le science-fiction et des histoires courtes, avait cherché une activité d’écriture alternative, courte et relaxante et a créé les mini-sagas.
L’hebdomadaire Telegraph Sunday Magazine a invité les gens au Royaume-Uni à écrire des mini-sagas ; un jury a décerné des prix en deux catégories : « gagnants adultes » et « gagnants de moins de 18 ans »; 32000 mini-sagas ont vu le jour.
19852ème concours du Telegraph en collaboration avec Radio 4 et la BBC; presque 50000 mini-sagas ont été déposées ; une première anthologie a été publiée, elle comportait les meilleurs textes des deux concours préalables
19883ème concours
19974ème concours ; des frais de participation de £5 ont été introduits ; 7000 mini-sagas ont participé.
19995ème concours
20016ème et dernier concours pour le moment.

Comment écrire une mini-saga?

Commençons avec la caractéristique principale du genre littéraire : une mini-saga ne peut comporter ni 49, ni 51, mais exactement 50 mots. On compte les contractions comme un mot et les règles assez rigoureux permettent un peu de flexibilité pour compter les mots composé avec un trait d’union. Ils peuvent être comptés comme un ou deux mots. Malgré sa brévité qui lance un défi à l’écrivain.e, une mini-saga doit raconter une histoire complète, cohérente et significative avec toute ses parties nécessaires : le début, le déroulement et la fin. Tout comme ses frères, sœurs et cousins littéraires, une mini-saga nécessite un bon titre qui peut compter jusqu’à quinze mots. Si maintenant, vous avez envie de prendre un stylo dans la main, ou bien vous mettre à vos logiciels d’écriture, ceci a été tout ce que vous avez besoin de savoir pour devenir l’auteur de mini-saga le plus célèbre dans le monde entier.

Oh, vous êtes toujours là? Donc, vous voulez peut-être apprendre encore plus sur les mini-sagas. Génial ! Continuons.

Une mini-saga, que raconte-t-elle et comment ?

Nous savons déjà qu’une mini-saga raconte une histoire complète avec un début, un déroulement, est une fin. Comme la mini-saga fonctionne dans un espace comprimé avec seulement 50 mots à disposition, le début et la fin ne peuvent qu’être décrits ou évoqués avec peu de mots. Par conséquent, nous ne pouvons comtempler qu’une sorte d’instantané des réalités vécues par nos personnages. Le lecteur est jeté dans la scène tout de suite et, pour cela, il doit se concentrer sur l’instant même, ranconté dans le mini-saga. La brévité du genre ne laisse pas beucoup de place pour les détails et elle est contrainte de réduire à un tel point que le lecteur ne peut faire autrement que de remplir les trous à partir du contexte. L’« avant » ou l’« après » du mini-saga restent à l’interprétation du lecteur. La phase « après-lecteur » est souvent introduite par une chute, un coup ou une fin de surprise.

Cette réduction à l’essentiel fait que certaines catégories grammaticales qui fournissent des informations supplémentaires n’apparaissent guère dans une mini-saga non plus. Dans une des anthologies de mini-saga, on peut lire l’explication suivante : « Avec une limite de cinquante mots, on ne devrait pas vraiment trouver des adjectives. Et si on utilise un adverb, d’habitude, on a choisi un verb faux. » Les structures élliptiques sont également un choix très populaire pour économiser des mots. Les figures de style, par contre, sont utilisées avec plaisir pour mettre du piment dans la mini-saga et pour compenser la pénurie des mots.

Malgré ses restrictions concernant la forme, les libertés de l’écrivain.e en ce qui concerne le sujet et le contenu sont illimitées. On peut trouver des mini-sagas sur toute sorte de sujets différents et divers. Vous pouvez laisser libre cours à votre créativité.

Pour vous donner une idée du genre des mini-sagas, je vais vous fournir deux exemples de mon petit livret publié chez Reclam dont je vous ai parlé dans la vidéo en haut: « Mini-Sagas. An Anthology of Fifty-Word Short Stories » (ma version date de 2007). Puisque la mini-saga a ses origines dans le monde anglo-saxon, les exemples que vous voyez en bas sont bien sûr en anglais, et pas en français.

Par contre, je me suis posé la question si ce genre littéraire avec toutes ses limites peut avoir le même effet en français qu’en anglais et ainsi, je me suis essayé à rédiger une mini-saga en français. Bien sûr, je ne veux pas vous cacher mon premier essai !

Et bien sûr que j’ai écrit une mini-saga en anglais aussi. Si cela vous intéresse et vous voulez y jeter un coup d’œuil, rendez-vous à l’article correspondant sur notre blog associé English Explorations.

Donc, maintenant, j’ai partagé avec vous une petite résumé de ce que, moi, j’ai appris sur les mini-sagas et j’espère que j’ai pu vous donner tout ce dont vous avez besoin de savoir au cas où la muse vous inspire. Pour tout ceux et celles qui travailleront comme professeur du français ou d’une autre langue, je veux terminer l’article en attirant votre attention sur un lien du « Cambridge Educational Resouurces for schools » (pour les raisons déjà données, le contenu est de nouveau en anglais). Les mini-sagas sont une possibilité et un outil excellents pour l’apprentissage des langues à tous les niveaux et vous voulez peut-être l’essayer vous-mêmes avec vos élèves ou vos étudiant.e.s !

Il y a quelque chose que vous aimeriez partager concernant la situation actuelle ? Avez-vous des astuces d’apprentissage ou souhaitez-vous simplement partager vos pensées sur ce blog ? N’hésitez pas à nous contacter!