Le Street Art s’exprime de la plus belle des façons grâce au plus beau des langages, celui du langage universel. Ce moyen de communication s’étend à l’univers entier, embrasse la totalité des êtres, il s’étend à tous, nous touche tous. De ce fait, c’est un art qui unit tous les pays, toutes les couleurs de peau et franchit les classes sociales.
Le langage de l’art, dans ses formes, dessins et expressions les plus diverses et les plus réussies, doit être considéré comme un langage universel, défendant des valeurs et des principes de respect, paix, tolérance et solidarité. Pour comprendre, je vous invite à découvrir l’œuvre de Case Maclaim – unter der Hand, localisé dans l’incroyable quartier bohème de Kreuzberg à Berlin. Devant l’immensité de l’œuvre et la force de ces deux mains en contact, ces mains qui se touchent, ces âmes qui se rejoignent, ces énergies qui se confondent, il est impossible de rester insensible. Les mains, figure d’échange et d’ouverture à l’autre, symbole de générosité sont finalement des notions qui constituent l’essence du Street Art.
Si au départ, le grafitti était loin de s‘afficher comme expression ouvertement politique et se concevait comme passe-temps des adolescents, il semble aujourd‘hui endosser un rôle plus profond. Face à une crise économique et morale généralisée, les murs tiennent de nouveau le haut du pavé, portent la parole et les cris des artistes urbains indignés. Les messages dénoncent la société de consommation, ainsi que ses discours politiques et médiatiques normalisateurs. Mus par la rage ou l‘amour, les auteurs de ces graffitis sur les murs de nos villes mêlant art et conviction politique, comme Banksy, JR, Invader ou Shepard Fairey nous révèlent que la parole n‘a pas de barrière.
Peu à peu, d’autres âmes révoltées s’expriment sur les murs du monde entier. Par exemple l’artiste Tarek, originaire de Paris, traversant Prague, Rome, New York, le Cameroun s’imposera fièrement aussi sur la scène hambourgeoise. Il a exposé au Bateau culturel MS Stubniz, à la Kunsthaus an der Alster et au Studio Longboard.
Si les artistes français du Street Art se déplacent jusqu’à Hambourg, leurs collègues allemands s’installent également en France. Le graffeur allemand Darco est ainsi le cofondateur du groupe FBI (Fabulous Bomb Inability), créé en 1985, qui réunit des graffeurs de nombreuses nationalités. Ce groupe a acquis une notoriété dans le milieu spécialisé du graffiti, puis s’est fait remarquer par le grand public par son originalité stylistique et ses thèmes, ainsi que par la taille de ses réalisations, qui leur ont permis d’entrer dans le livre Guinness des records en 1996. Cette personnalité du monde du grafitti a peint « Zeichen der Zeit » à Hambourg. Il a également participé en 2018 à la fresque murale dans le Superior Design Hotel East Hamburg avec OZ .
Ces artistes partagent leurs arts, leurs idées, s’exposent aux regards de tous, avec leurs codes, leurs limites. Ils sont comme des médiateurs entre ce que l’art a à dire, et ce que l’homme doit entendre.
Cet article a été rédigé par Anaïs G.
Un travail réalisé dans le cadre du projet „Französisch auf der Spur: Digitale Schnappschüsse an der Universität und in der Stadt“, avec le soutien du Jubiläumsfonds de l’Université de Hambourg, qui fête ses 100 ans en 2019.