Là, on est en haute saison de l’Eurovision où les pays participants choisissent leurs chansons pour Tel Aviv. Il est donc temps de commémorer une vedette de la chanson française et une gagnante de l’Eurovision – pour le Luxembourg par contre – qui nous a malheureusement quittés l’année dernière : France Gall. 

Isabelle « France » Gall, née le 9 octobre 1947, a grandi dans une famille où la musique jouait un grand rôle. Pour éviter les confusions avec une autre vedette de la chanson française de l’époque, Isabelle Aubret, on lui a suggéré de changer de nom et depuis, elle s’est appelée France Gall sur scène. Sa carrière a débuté dans les années 60, particulièrement influencée par Serge Gainsbourg. C’est lui qui a écrit la chanson « Poupée de cire, poupée de son », chanson avec laquelle France Gall a remporté la 10ème édition du Grand Prix Eurovision de la Chanson en 1965 pour le Luxembourg. La chanson est ensuite devenue l’une des chansons les plus célèbres de l’histoire du Concours. Pourtant, ses paroles ne sont pas incontestées : Gainsbourg y a caché des allusions sexuelles plus ou moins évidentes. Quand on lui a signalé ces sous-entendus, France Gall a alors refusé d’interpréter la chanson. La chanson « Les sucettes à l’anis », du même auteur et également truffée d’allusions, a complété le scandale en France. Un an plus tard, France Gall a déménagé en Allemagne et y a commencé une carrière assez remarquable, en sortant un grand nombre de chansons en allemand. Après être rentrée en France dans les années 70, elle a fait la connaissance de Michel Berger, chanteur et compositeur reconnu, qu’elle a épousé en 1976. C’est lui qui a écrit nombre de chansons qui ont permis à France Gall de relancer sa carrière en France. C’est aussi Michel Berger qui a écrit la chanson qui est devenue le plus grand succès de France Gall en Allemagne : « Ella, elle l’a » , un hommage à la grande chanteuse américaine Ella Fitzgerald. Après le sommet de sa carrière dans les années 80, France Gall s’est retirée de la vie publique dans les années 90.

C’est comme une gaieté 
Comme un sourire 
Quelque chose dans la voix 
Qui paraît nous dire „viens“ 
Qui nous fait sentir étrangement bien 

C’est comme toute l’histoire 
Du peuple noir 
Qui se balance 
Entre l’amour et l’désespoir 
Quelque chose qui danse en toi 
Si tu l’as, tu l’as 

Ella, elle l’a 
Ce je n’sais quoi 
Que d’autres n’ont pas 
Qui nous met dans un drôle d’état 
Ella, elle l’a 
Ella, elle l’a 

Ou-ou ou-ou ou-ou ou 
Elle a, ou-ou ou-ou ou-ou ou, cette drôle de voix 
Elle a, ou-ou ou-ou ou-ou ou, cette drôle de joie 
Ce don du ciel qui la rend belle 

Ella, elle l’a 
Ella, elle l’a 
Elle a, ou-ou ou-ou ou-ou ou 
Ella, elle l’a 
Elle a, ou-ou ou-ou ou-ou ou 

Elle a ce tout petit supplément d’âme 
Cet indéfinissable charme 
Cette petite flamme 

Tape sur des tonneaux 
Sur des pianos 
Sur tout ce que dieu peut te mettre entre les mains 

Montre ton rire ou ton chagrin 
Mais que tu n’aies rien, que tu sois roi 
Que tu cherches encore les pouvoirs qui dorment en toi 
Tu vois ça ne s’achète pas 
Quand tu l’as tu l’as 

Ella, elle l’a 
Ce je n’sais quoi 
Que d’autres n’ont pas 
Qui nous met dans un drôle d’état 
Ella, elle l’a 
Ella, elle l’a.