[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=ifuKxULCeuo[/embedyt]

Après l’hommage de Soolking la semaine dernière, inéressons-nous à une « diva » de la chanson française : Dalida, dont les chansons animent les soirées dansantes ou karaoké en France. Idôle pour les uns, symbole du kitsch pour les autres, adulée par les drag queens, Dalida reste un monument de la chanson française.

Née le 17 janvier 1933 au Caire en Égypte, mais d’origine italienne – son vrai nom est Iolanda Cristina Gigliotti -, Dalida ne s’est installée en France qu’à l’âge de 21 ans. Quand on y pense, sa vie a beaucoup ressemblé à celle de Piaf : la même carrière glorieuse en tant qu’artiste, et une vie privée marquée par la tristesse, la fatalité et des déceptions. Pendant sa carrière, elle a interprété environ 700 chansons, en 11 différentes langues, ce qui en fait l’une des chanteuses marquantes du XXe siècle. La version allemande de la chanson ci-présentée est restée au top allemand pendant 14 semaines dans les années 70. Pourtant, la vie, ponctuée d’échecs sentimentaux et de dépressions, était trop lourde pour elle : Dalida est décédée en mai 1987 d’une overdose de somnifères.

La semaine dernière, nous avons déjà parlé d’elle brièvement à propoe de sa chanson « Paroles, paroles », où elle évoque une femme, face à un homme qui lui jure son amour, mais qu’elle ne croit pas. Avec « Il venait d’avoir 18 ans », Dalida revient sur une période particulièrement tragique de sa vie. Luigi Tenco , l’homme de sa vie, se suicide juste après leur participation au festival de San Remo en Italie en 1967. Par la suite, Dalida souffre de dépression et fait même une tentative de suicide. Plus tard dans l’année, elle commence une liaison avec un étudiant italien de 18 ans et tombe enceinte. Elle prend alors la décision d’avorter, et cette intervention médicale la rend infertile. C’est cette histoire d’amour tragique qu’elle raconte dans la chanson.

 

Il venait d’avoir dix-huit ans
Il était beau comme un enfant
Fort comme homme
C’était l’été évidemment
Et j’ai compté en le voyant
Mes nuits d’automne
J’ai mis de l’ordre à mes cheveux
Un peu plus de noir sur mes yeux
Ça l’a fait rire
Quand il s’est approché de moi
J’aurais donné n’importe quoi
Pour le séduire
Il venait d’avoir dix-huit ans
C’était le plus bel argument de sa victoire
Il ne m’a pas parlé d’amour
Il pensait que les mots d’amour
Sont dérisoires
Il m’a dit: „J’ai envie de toi“
Il avait vu au cinéma „Le Blé en herbe“
Au creux d’un lit improvisé
J’ai découvert, émerveillée
Un ciel superbe
Il venait d’avoir dix-huit ans
Ça le rendait presque insolent de certitude
Et pendant qu’il se rhabillait
Déjà vaincue, je retrouvais ma solitude
J’aurais voulu le retenir
Pourtant je l’ai laissé partir
Sans faire un geste
Il m’a dit: „C’était pas si mal“
Avec la candeur infernale de sa jeunesse
J’ai mis de l’ordre à mes cheveux
Un peu plus de noir sur mes yeux
Par habitude
J’avais oublié simplement
Que j’avais deux fois dix-huit ans.